mercredi 20 juillet 2011

la statuette de jack


Mon pirate d'infortune suite à une soirée bien arrosée, m'a collé dans les pattes un bien drôle de truc aux effets secondaires... Comment dire discutables ?
Truc de machin, deux fioles contenant un mélange bizarre, du bois, un tuyau qui reliait le tout, bref l'ancêtre de la bombe artisanale. Un bidule indien passé de main en main depuis des générations.
Surtout tu la manipule avec précaution et pas n'importe où : m'avait-il averti
- Promis Jack, je ferais très attention.

Oui ! Sauf que dans ma vie, je circule en balai, les trous d'air sont mon quotidien, que mon cabas est un grand foutoir ou tout s'entrechoque à l'intérieur. Forcément pour moi, ce ne pouvait être qu'une nouvelle galère qui se profilait à l'horizon.
Partie pour tenter de chopper au vol mon mage Ryan, le temps de prendre des nouvelles, un café et éventuellement utiliser le forfait câlin. En gros ¾ d'heures de vol dans des conditions dantesque, vent de travers, papiers qui volent, mouettes sur le dos, le tout arrosé de petits, moyens et gros grains. Transie jusqu'aux os, la mèche dégoulinant dans les yeux, et bien évidement ce qui va avec, une humeur de chien !!

L'arrivée dans la crique de mon mage fût un brin épique, atterrissage dans la seule flaque disponible à trois lieues à la ronde, engoncée dans mes frusques trempées, claquant des dents comme un jeu de castagnettes lors d'un flamenco endiablé. Et ce foutu sac sens-dessus/dessous. L'accueil de Ryan fut aussi frais que le temps.
T'es à la bourre Sorcière !
Le « Bonjour, tu vas bien ? » je m'assois dessus ; d'un ton pitoyable j'ose quand même demander si je peux me sécher.
Ouaip ! Mais tu ne mets pas tes frusques par terre, je viens de faire le ménage.
Le mage est de sale humeur, ça tombe bien moi aussi ! Bien dommage qu'il pleuve des cordes dehors sinon j'aurais viré cul sur pointe ; en attendant, je sens bien que je peux faire une croix sur mon forfait câlin.
Ryan se rapproche de moi, j'entrevois une éclaircie imaginant le baiser à venir. Il fronce le nez, me renifle discrètement, l'air de rien... Sniff... Snifff. Il me tourne autour, reniflant de plus en plus fort...
- p'tain ! Mais c'est quoi qui daube comme ça ? T'as rencontré un rat crevé ou quoi ?
Quoi ? Je me renifle à toutes narines... Humm, c'est vrai qu'il y a un fumet dans l'air, l'odeur m'amène à ouvrir mon sac. Hooo la vache, je dois héberger une famille de mouflette là-dedans. Mais c'est quoi cette horreur ? Je plonge la main dans mon sac au moment ou Ryan hurle :
- Naaaaan TOUCHE Pôôoô !!

Trop tard, je retire ma main engluée à une purée verte nauséabonde, l'odeur me fait virer de l'œil, Ryan en verdie aussi. On va mourir empuanti !
- Mais c'est quoi ce truc ?
Je bégaie, cherchant dans mon esprit... deux mots cohérents à prononcer, expliquer...
Jack... statuette aphrodisiaque....Arrrgh
Hoooo le con !! la fameuse statuette indienne, il a osé te la refiler ?
- Hu...Ou..Ou..ii
- Je vais le TUER ! T'as jamais donné le mode d'emploi en plus, suis sûr ?
- Ben non... Pourtant ça marche !
- Ma vieille prépare toi à être fui comme la peste pendant au moins trois semaines !
- Pour.. Pourquoi ?
J'ai soudain cinq ans et me prend une « welte » par mon père, Ryan fronce les sourcils, usant de son index comme d'une épée.
-Parce qu'on ne met jamais cette statuette en présence d'une sorcière ET d'un mage. L'effet aphrodisiaque se transforme en répulsif puissant et quasi-définitif !

Je n'en crois pas mes oreilles, Jack a osé faire ça, sachant pertinemment que j'allais l'utiliser avec Ryan. (je lui promets vengeance terrible)
-On est bon pour la trempette ! Allez sorcière à poil. MTAP !

Je sursaute au nom, je tente de me sauver, tout mais pas ça. Hop là, une main m'attrape par l'épaule, direction le grand bain. Mélange de potions ; bave de crapaud, œufs de caille, jus de tomate, poudre de constance, zest de saveur douce. Ça glougloute dans la baignoire, une fumée mauve en sort. Je ne pose plus de questions, je grimpe dedans et ne pense plus à rien. En ronchonnant, Ryan me rejoint. La contre potion fait déjà effet...Il me fait un clin d'œil.
- On remet à plus tard notre forfait câlin ?

Je rumine une certaine vengeance envers Jack ! Tout vient à point...

samedi 9 juillet 2011

Position inavouable


J'ai pris au mot, mon grand ami Jack, qui me conviait avec un grand sourire égrillard à m'installer sur sa goélette... Au détour d'une conversation, il m'avait vanté les mérites de son bateau...
Les ponts patinés par le soleil et les embruns, la fameuse cuisine, la fabuleuse tarte aux Fraises de Bosco (le cuistot). L'avantage certain de pouvoir installer son hamac partout ou l'on veut pour une sieste, parfois crapuleuse...
L'œil attendri de ses vieux briscards de matelots (dont certains, je vous assure n'avaient pas rencontré une baignoire ou une brosse à dents depuis au moins une décennie). Bref, il m'avait tellement fait l'article de son accueil, que je décida de m'offrir une semaine de détente sur le « Revenge ».

Mon arrivée en balai souleva donna l'occasion à certains de se démarquer :
    • Vise un peu les gambettes !
    • Hey.. Chérie ! Tu me fais monter au 7ème ciel ?
Rires égrillards, sourires en coin... ça commençait fort ! Aux grandes gueules, les grands remèdes...
    • Houuuu mais on est en forme les gars !! Des volontaires pour rencontrer mon balai... Disons... Un peu plus intimement ?
C'est étrange comme le calme se fit instantanément. J'aperçus le plumet du tricorne de Jack derrière le mat de misaine. L'infâme se tenait les côtes de rire.
    • Charmante surprise Maïa... Bienvenue sur mon bateau !
    • Je t'ai pris au mot, pour une petite semaine de vacance. Mais heu... Il faudrait m'aider pour monter mes petites affaires à bord...
Je m'aperçus vraiment à la tête que fit Jack à la vue de mes « petites » affaires que j'avais dû un peu forcé sur la quantité. Deux coffres, trois valises, une cantine et un minuscule vanity... Je voyageais léger !!
    • Ha quand même ? Combien tu as dit ? Une semaine ?
    • Oui j'avoue ! J'y suis allé un peu fort. Mais tu sais ce que c'est une femme, plein de dentelles, de froufrous...
Je vis Jack déglutir aux mots : dentelle et froufrous. Je le contourna, le frôlant à peine avec un gloussement mutin.. Les nuits promettaient d'être douces et suaves.

Le soir arriva vite, après un repas que je soupçonna aux vertus soit disant aphrodisiaques... Huitres, pâtes aux truffes, fraises au chocolat et gingembre (Bosco me glissa qu'en mon honneur, il avait décidé de mettre les petits plats dans les grands) ; Jack entreprit de me conter fleurette sur la proue de « Revenge ». Mais pour moi, la digestion rime avec sieste, alors les fleurettes, les contes... M'en fous un peu. Devant mon attitude somnolente et un rien rêveuse, Jack m'enjoignit à installer mon hamac pour m'y étendre et me reposer.
Un filet à jambon, deux anneaux, deux poteaux pour poser le tout, et hop...
Ayéééé le lit est fait. Je m'y glissa avec délectation. Jack grand seigneur devant ma fatigue, me posa délicatement un doux bisous sur le bout du nez... Je glissa dans un sommeil envahit d'étoiles, de voiles voguant au large.

Mouais !! C'était sans compter sur la libido de Jack... Lui avoir parler dentelles, l'avoir frôlé tendrement, lui avait chiffonné le tricorne... C'est un craquement de bois qui me fit papillonner des yeux... Un souffle dans mon cou me fit passer un frisson. Le doux balancement de mon hamac, se fit plus intense sous une grande poussée. J'étais purement et simplement abordé par le Pirate.
Et ce que je peux vous dire, c'est que le hamac, ce n'est pas LA grande idée pour une opération commando sexuelle !
Je ne sais pas comment on s'est démerdé... Mais hormis un saucissonnage en bonne et due forme, il n'en résulta rien de vraiment érotique. Pour ma part, un pied et un bras passé en travers des mailles du filet, le visage tatoué pour deux jours par les mailles. Jack, n'était pas en plus bel état. Quoique l'infâme avait quand même eu le temps de poser sa tête sur ma poitrine. Il avait su se placer... Et à ces dires ne se plaignait pas trop de la situation.

C'est Bosco au petit matin qui nous délivra. L'homme charmant faillit en chavirer le plateau ptit déj qu'il nous amenait (quand je dis que ça sentait le coup fourré !). Après maints essais pour nous détortiller du sac à viande, il décida de trancher dans le vif. D'un geste empli de folie meurtrière, de son sabre d'abordage il trancha d'un coup ferme les amarres. Le réception ne fut pas folichonne ! Le bois est dur, Jack aussi ! Enfin lourd surtout. Je finis ma semaine dans le lit de Jack, intouchable mais tartinée d'arnica, d'onguents au camphre pour tenter de me faire oublier le lumbago attrapé dans une position inavouable...

jeudi 7 juillet 2011

Vol de Prune !!



Je me suis pris une prune... Vi... Vi... une prune ! Contrôler par agent de vol et tout. Disons que j'ai garé mon balai sur les clous et que ça, ça ne se fait pas !
Haaaa....c'est qu'il m'en ait arrivé de belles depuis quelques temps.

D'abord, il a fallu que je renouvelle ma carte de sorcellerie. Le permis d'exercer n'est valable que durant trois ans. Et pour le remettre à jour, faut fournir justificatifs, diplômes, pentacles en bonne et du forme, honoraires et grimoires à jour. Bien évidement, avec mon dernier déménagement (le rangement et moi ça fait deux), j'ai paumé, égaré... oublié certains documents.
Ce fameux CAP sorcellerie !! Impossible de remettre la main dessus. J'ai tout déviré, y compris le tiroir petites culottes. RIEN ! Pas l'ombre de la queue de mon précieux sésame. Pourtant, j'vous jure que je l'ai obtenu !!
Mais pour notre chère administration, il faut des preuves écrites !! z'ont même pas voulu me croire sur ma bonne mine. Et, je vous le donne dans le mille, il a fallu que je repasse mon examen. Pffff, trop facile ! Suis tombée sur le sortilège du dormeur angoissé (entre nous, le plus facile serait de l'assommer).
Les doigts dans le … nez que je l'ai eu. Mais cette année, j'ai demandé en plus de ma carte ; une patente, pour pouvoir exercer n'importe où... Et, alors là, un grand moment de solitude. Il a fallu que je fasse une liste longue comme le bras, de toutes mes expériences (non pas sexuelles !!), sorcellerie, cartomancie, nécromancie... Conneries !! Bref magie et ésotérisme... Quoique j'aurai pu rajouter aussi érotisme... Mais le vieux dragon de secrétaire que j'ai eu en face de moi, ne m'a pas laisser la joie de m'essayer à faire de l'humour !

Et c'est en voulant aller récupérer mon « précieux » papier, tout beau, tout vert, tout tamponné de partout, paraphé, ensorcelé... Que j'ai eu maille à partir avec un agent un peu trop zélé. Le temps que je fasse l'aller retour dans les méandres de la Chambre des Sorciers ; le gentil agent s'ingéniait avec un malin plaisir à s'en prendre à mon balai. Et que je te cherche des brins de paille là ou il n'y en a pas, que je t'aligne sur pose du balai illicite le long d'un mur.
Suis pourtant arrivée, avant qu'il n'ait eu le temps de terminer son forfait. J'ai amorcé un grand sourire, un déhanché prononcé, un coup d'œil mutin... Je me suis pris un sacré vent ! Je suis tombé sur le seul agent verbalisant insensible aux charmes redoutables d'une sorcière.
Bien évidement, il serait mal me connaître de dire que j'ai fermé ma grande bouche. Voulant lui prouver ma bonne fois, j'ai voulu lui montrer les papiers que je venais de chercher. A-t-il cru que je voulais lui lancer une potion ? Que je voulais m'en prendre à sa petite personne ? Il s'est lancé dans des imprécations... Incantations, sans queue ni tête, me tenant d'une main ferme et me hurlant :
    • PAPIERS DU BALAI, ASSURANCES, PERMIS DE VOLER
Comme je n'obtempérais pas, il continua :
    • T'ES BOUCHEE ?? ACTION !!
Ni tenant plus... Pourtant, j'ai essayé... j'ai répondu (sur le même ton)
    • FAUDRAIT QUE TU ME LACHES.... DUCON !!
Il a été tellement surpris, qu'il m'a lâché aussi sec, j'ai tellement eu la trouille de représailles immédiates (genre entre les barreaux), qu'en un clin d'œil, je lui fournis tous les papiers demandés... y compris les résultats de mon dernier frottis ! (depuis le temps que je le cherchais celui là).
Il décortiqua les papiers, tiqua sur mon permis de voler :
    • L'est pas récente la photo !
Gnagnagnagna.... Il fit le tour de mon balai trois fois, lui écarta les brins voir si je ne l'avais pas kické, trouva que les dits-brins étaient un poil usés. Et dût finalement se résoudre à me coller une prune, pour stationnement illicite...
    • Et suis sympa... Je rajoute pas, insulte à agent en fonction !

Mouais, c'est ça ! Bouge pas mon gars... Attend que je retrouve ma mouette, elle va te donner des nouvelles du pays !