dimanche 10 février 2013

SoOo Sexy...


 
Alors là pour moi, la féminité telle que je là voyais… c’était les trucs faciles et à ma portée. Maquillage léger, coiffure à la « fous moi le camps », mais un peu recherché quand même avec une ou deux déco dans la tignasse. Une touffe de menthe aux bons endroits pour désodoriser, une lame affutée de sabre pour ôter les poils disgracieux. Et puis d’abord, j’ai horreur de passer trois plombes dans la salle de bain à me pommader la trogne de pâte grasse et super odorante. Bref, je misais tout sur la tenue excentrique et colorée !! Hé oui…. Mais non ! Et puis, faut dire que je m'en foutais un peu aussi...

J’ai eu le malheur de tomber entre les mains de trois envouteuses qui étaient bien décidées à me montrer ce qu’était réellement le « sexy »… Au départ, je faisais ma jolie fanfaronne, grande gueule…

                -Allez- y les filles, je n’ai peur de rien !! Hahahaha, j’en ai vu de pire !

J’étais effarée par le nombre, de pots, de boites, de tubes, d’épingles et autres engins de torture qu’elles étalèrent devant moi. J’eu une pensée pour mon laboratoire ou toutes mes potions étaient alignées les unes contre les autres. J’avais l’impression d’être un cobaye. Si encore, il n’y en avait eu qu’une… Mais non, trois !! Je commençais à m’en mordre les doigts, surtout, quand il fut question de m’allonger sur un table pour passer à l’épilation… hein ?! Et puis là quoi ? Rhooo, ça va… je sais ce que c’est, suis pas ignare non plus !! Mais que j’y passe… Ben je n’étais pas plus prête que ça ! Les filles m’avaient sorti le grand jeu…

-          C’est tout à base de plantes ! Tu sais les vertus de la lavande, du miel et tout ?

-          Ben vi !

-          Donc, tu n’as pas peur, c’est bon pour ta peau.

Splash ! et vas-y que je t’étale à la truelle, une pâte chaude… voir bouillante sur les pattes. Soulagée, même pas mal… ARRRRGH ! Pu(biiiip) …. de bord(Bipppp)…. De merd(biiiibiiiip). La première bande venait d’être arrachée. J’avais l’impression de la peau était partie avec ! Les trois me regardaient d’un air vainqueur ! J’te leur collerais une taloche que ça me soulagerait, « yeux de velours » s’en aperçut et décida de me talquer tel un poupon avant de récidiver. Mouais ! Comme si ça faisait moins mal !! Quand elles décidèrent d’attaquer les aisselles, j’ai cru que j’allais rendre l’âme et leur faire rendre gorge pour la douleur occasionnée. Le fameux « Faut souffrir pour être belle » apparut et je l’entourais d’une bordée de jurons bien sentis et colorés. Pétasses, je vous hais !!!

Pas le temps de m’en remettre, que je me retrouvais assise dans une chaise, avec une qui s’occupait de mes mains, une de ma tignasse et l’autre de mon visage. J’étais écartelée ! la tête en arrière par saccades pour dénouer mon nid de pie, le visage qui disparaissait sous les coups de pinceaux et de poudre, (j’en profitais pour éternuer à répétitions) et les mains dont on me triturait les ongles. Je n’en revenais pas, je voyais les boites que l’on ouvrait, les outils de torture qui s’empilaient étincelants, j’avais l’impression de faire partie d’une recette de cuisine.

-          Un peu de ça… Une touche de ça ! Un peu d’ombre, un peu de clair…

-          Une touche gel par ici, une crème par là…

-          Une boucle par là… Une épingle ici…

Elles géraient leur petite affaire à la perfection, se permettant même le luxe de faire des pauses pour papoter… Je pensais en profiter pour moi aussi me prendre un pause bien méritée. Que dalle !!

-          Ne bouge pas !!

Comment ça, ne bouge pas ! J’ai l’impression d’être un papillon épinglé ou une mouche éclatée sur une vitre. Un sale torticolis me menaçait de son emprise.

Trois heure plus tard (et croyez moi bien, que c’est vachement long).

-          Ayééééé ! on a finiiiii !!

-          Ben c’est  pas dommage !

Mes trois ensorceleuses se congratulaient mutuellement…

-          T’as vu là ?

-          Haaaan superbe !

-          Rhoooo c’est magnifique !!

-          Ben dis donc… ça la change hein ?

Je grommelais, j’étais ankylosée et me demandais bien comment j’allais pouvoir me relever. Dès que je bougeais la tête, je sentais des trucs qui bougeaient dans tous les sens. En jetant un coup d’œil sur mes mains, je vis mes ongles brillants et colorés. Grand Dieux ! qu’avaient-elles fait de moi ? elles m’apportèrent un miroir en pied qu’elles posèrent devant moi….

-          Tadaaaaaaa !


-          Ben quoi ?  T’aime pas ?

-          Heu… Si…

Pomponnée, des yeux agrandis, une bouche divine… une coiffure digne de Scarlette, faite de frisotis, de mèches ondulées et travaillées… Des mains aux petits oignons (douces et colorées)… De sorcière, j’étais passé à princesse… (pourvu que je me mette à péter des paillettes !!)

Allez, elles l’avaient bien mérité… Je leur claquais une bise chacune. Je me sentais divine !

(Bon le lendemain au réveil, forcément… je déprimais grave… Mon heure de gloire était passée, j’étais revenu petit canard…)

 

                                                                                              A mes trois ensorceleuses !!

vendredi 11 janvier 2013

Dernière petite critique du Tome 2

GRIMOIRE DES ANCIENS TOME 2

PETITE CHRONIQUE DU TOME 2 réalisée par Péléane. à retrouver sur :
http://peleane.over-blog.net/article-sort-celeri-maia-luna-tome-2-le-grimoire-des-anciens-de-frederique-pinsot-ibarburu-114215054.html

Citation :

"Mais bien sûr, t'as qu'à croire ! Et puis les lapins savent tricoter, et les hommes n'aiment qu'une femme à la fois..."

"Détail grotesque, qu'il me faut avouer... D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi je le mentionne... (Ha si ! Sous la torture de ma famille), j'ai un caractère de merde... En gros, faut pas me chercher des poux dans la tête, suis pas du genre à me laisser mener par le bout du nez (qui n'est ni long, ni avec des verrues... Comme on aurait tendance à si bien en affubler les sorcières)."

Résumé de l'éditeur :

" Après «Sort Céleri», nous voilà, une fois encore embringué dans la vie folle et trépidante de Maïa Luna, qui, pour cette nouvelle aventure nous entraîne dans une poursuite endiablée contre le temps !
Maïa impliquera à nouveau dans son périple, et ce bien malgré eux, ses compagnons d'armes : son fidèle dragon, un pirate caractériel, un mage dévoué et un second envoûtant...
Entre mer, amour, trahison et vols à dos de dragons, savourez ce nouvel opuscule désopilant des aventures féeriques de Maïa et ses acolytes.
Accrochez-vous ça va décoiffer ! "

Ma chronique :

Merci beaucoup, merci mille fois à Frédérique elle-même pour m'avoir offert se livre en service de presse ! Je l'ai adoré !

Livre écrit à la fois à la première personne et à la troisième, il s'en dégage un rythme et une dynamique très présent. D'autant plus renforcés par le changement de personnages à l'honneur dans les chapitres.
Vous l'aurez compris, l'écriture est vraiment spéciale. L'auteur a un don pour jouer sur les chapitres, les personnages et les lieux. Elle nous prend par surprise par son choix de plumes qui est très original. Seul le personnage principal parle à la première personne, alors que les personnages secondaires, qu'on retrouve dans plusieurs chapitres, sont pensés à la troisième personne.
L'écriture un peu "fofolle" de Frédérique est très agréable à lire, on se prend rapidement dans son délire et du coup, on joue le jeu et on prend part à la quête à cent pour cent. Cependant, certains peuvent sûrement être étonnés de cette légèreté, mais elle donne beaucoup de charme au roman.
On peut aussi suivre l'histoire d'un point de vue extérieure quand on lit les articles de "L'écho des Sorcières", journal faisant partie du conte. Si on ne lit que ces parties, on a le résumé de l'histoire de A à Z. Il donne aussi du punch au livre, qui n'en manque pas.
Le vocabulaire employé est bien en accord avec le texte, ce qui nous plonge encore plus dedans.


Ce tome est le deuxième de la série Le Grimoire des Anciens. Je tiens à préciser que je n'ai pas lu le premier tome.
Du coup, on peut être très étonné et hésiter à commencer par celui-là. Mais il ne faut pas penser comme cela, Frédérique m'ayant averti que je n'aurais aucun mal à le lire.

L'intrigue de l'histoire démarre dès le début, on ne perd pas de temps, on est directement lancé dans le conte. C'est assez surprenant quand on n'est pas habitué à ce genre d'écriture, mais on y prend vite goût. Ça se laisse lire avec fluidité.Par contre, on est surpris par l'intrigue principale qui se passe très vite, on s'attend à plus de recherche de la part de Maïa pour trouver son précieux objet. C'est à la fois agréable - car on ne perd pas son temps à du déjà vu - et à la fois reboutant - car on aimerait qu'elle cherche plus longtemps. D'ailleurs, parlons de l'esprit complètement décalé de Maïa.
L'héroïne est une sorcière magnifique, attirante, intelligente, mais complètement déjanté. Sa façon de faire et de parler fait beaucoup rire. L'imaginer en train de se retenir de tabasser Callagan est vraiment sympa - elle pourrait même se transformer en furie si elle le voulait !
Mais son dragon est là pour la raisonner, même dans ses pensées. Elorn est vieux, mais ne manque pas de force et de puissance. En tant que grand Sage, il peut aider qui il veut, si il pense que le dit en vaille le coup.
Philibert est tout aussi fou que Maïa... Les grands esprits s'assemblent ! Malgré tout, on ressent du respect pour cet homme avide de découverte. De même pour Ryan qui est plus censé que les autres, mais a aussi son petit côté déluré. Et ne parlons pas de Jack.
L'univers du conte correspond parfaitement à ce que l'on imagine du monde de la Fantasy : des sorcières, des mages, des dragons, des bourrins, des châteaux, une mer, ... Du coup, le décors est aussi très fantasy avec ses forêts, ses maisons en bois, ...
Vous l'aurez compris, l'ambiance du livre est très amusante mais aussi un peu angoissante - seulement un temps, quand il y a la bataille que se prépare.


En conclusion, ce livre se lit rapidement, sans crochets, sans à-coups. Et on a le plaisir de la visualisation aussi, car un petit dessin se trouve au début de chaque chapitre.

Note : 17/20

Des qualificatifs ? Amusant, prenant et ensorceleur

lundi 10 décembre 2012

Aqua....



L’hiver est là avec ses frimas, ses coups de vent tempétueux, sa gelée matinale. Il suffit de mettre le bout de son nez dehors pour voir sortir volutes enrubannées de nos naseaux déjà morveux. Ha bravo pour la poésie et le glamour ! Donc disais-je l’hiver est là et le corsaire du Roy est enfermé au chaud dans la chaumière, le temps que sa goélette se refasse une beauté en carénage. Avoir un homme au chaud, c’est cool !! Mais l’homme des mers sauvages tourne vite en rond et ronge son frein ! Vite ! Vite occupons-lui les mains. Aussi a-t-il trouvé un refuge, un exutoire, de l’eau à portée de main. De l’eau ou pagouiller avec joie et un certain bonheur.

J’ai donc rangé potions, chaudrons, déblayer un poil de terrain pour que mon joyeux compagnon retrouve un peu de son océan. Je l’ai vu arriver un beau jour avec un grand rectangle de verre, dans lequel je pourrais loger (en me tortillant un peu certes, mais j’y loge à l’aise). D’un air conquérant, il me dit :
-          Voilà ma chérie, de quoi occuper mes longues journées d’hiver. Nous y gagnerons de nouveaux amis… Silencieux, pas chiants… Une tite merveille te dis-je.

L’aquariophilie ! Je découvrais le terme dans toute sa splendeur. Moi qui l’avais toujours plus ou moins assimilé à un vulgaire bocal et un poisson rouge qui tournait en rond en larguant de temps à autre une bulle histoire de dire qu’il était présent ; je découvrais vite mon erreur. Il faut savoir trouver le joli sable irisé, les beaux galets ronds, pommelés, ou torturés et ébréchés. Les essais de souches (auxquelles je trouve toujours des formes plus délirantes les unes que les autres), les caches à poissons… ça c’est sur que ça vous occupe durant les longues journées d’hiver, un boulot à plein temps.
Une vraie galère je vous dis !

Et puis, quand l’homme rentre victorieux en vous jetant :
-          Chériiiiiie, j’ai ramené du poisson !!
Halte là, ce n’est pas une raie pour le repas du midi que vous allez pouvoir mitonner avec un beurre maître d’hôtel… C’est un « Pétalus Primus vulgaris »  nettoyeur de fond, ( ?) accompagné de deux ou trois «Caius Lignus Prométhéus » qu’il ne faut surtout pas toucher avec ses tites mimines sous risque d’avoir des épines partout. Ha bravo ! Et encore, je ne vous parle même pas de la fameuse étoile de mer violette qui vous saute à la gorge quand vous ouvrez le couvercle du superbe aquarium. C’est teigneux ces bestioles ! De toutes façons, moi j’m’en fous, je ne leur donne pas à bouffer. C ‘est pire que des lions, dès que ça vous voit approcher, ça se jette sur la paroi.
Oui en parlant de couvercle, il faut que je vous dise, on a aussi rajouté un couvercle sur le bouzin… Parce que c’est con un poisson… Faut que ça aille voir si de l’autre côté, l’air est meilleur. Et je vous assure que l’air pour un poisson, ben c’est pas viable! On a eu des suicidés, des susceptibles qui ne supportaient pas l’ajout de nouveaux compagnons ; préférant se jeter dans le vide plutôt que de partager les bulles des autres. J’en ai même sauvé un qui pour me remercier m’a collé un coup de dent rageur.  La prochaine fois, il finira en brochette !

Inutile de vous raconter que Belzébuth est dans tous ses états. Il a mis un certain temps pour s’apercevoir de la nouveauté… Mais une fois, les proies envisagées, c’est le museau félin le long du carreau qui laisse traces baveuses – que le corsaire essuie aussi sec ! Pas de traces sur les vitres !

Apparition d’un glouglou à la tête du lit… Ho bé nan ? ho bé si ! Hoooo mais ils sont si mignons ceux là, plein de couleurs, de belles nageoires en voile. Belzébuth n’en peut plus, de sauter dans tous les sens, il est à fond. Il devient complètement barré.

Mon corsaire est aux anges. Il a les mains dans l’eau en continu, arrange ses galets à tour de bras. Je surveille ses mains avec attention des fois qu’elles deviendraient palmées. 
Pourvu qu’il ne me pousse pas une queue de sirène ?! 

jeudi 29 novembre 2012

Tempête d'émotions !




J'ai encore trifouillé mes potions à émotions ! Ben fallait pas ! J'ai secoué une fiole de chagrins, une goutte est tombée sur ma main. Bien évidement la rouquille de colère n'était pas loin, je l'ai faite glisser de l'étagère et elle m'a éclaboussée. Merde ! Ma jolie blouse de soie sauvage !
Bien évidement s'en est suivi une bordée de jurons à faire rougir un matelot sur le retour. J'ai tout laissé en plan dans l'atelier à potions. J'ai claqué la porte avec fracas... ça non plus, il ne fallait pas.
Les émotions se sont entrechoquées, les fioles ont éclatées... J'ai osé à peine respirer... Oups ! Trop tard.
Quand, j'ai rouvert la porte pour voir les dégâts... Une journée de merde était annoncée ! Fioles en morceaux : essence de jalousie, bois d'amertume, nuage de Caliméro... j'avais tiré le gros lot !!

Mon corsaire me voit arriver bille en tête. Rien qu'à voir ma tête, il se doute, qu'il ne doit pas trop moufté...
  • ça va chérie ? Tu m'as l'air bien énervée ?!
Plus constatation que question... Il est serein et sûr de lui.
  • Ça doit être la lune !! Elle est pleine. Je suis donc en mode explosif !
Seule réponse consentie et un chouilla compatissante :
  • Aie
Un coup, je veux, un coup je veux pas ! Une fois c'est bien, l'instant d'après ça ne l'est plus. Je me sens comme une marée poussée par le vent, prête à tout recouvrir. Ça grouille dans mon esprit. Et ce n'est pas que du joli, joli. Ma part d'ombres s'est réveillée ! La Garce ! Branle bas de combats dans les sacoches lacrymales, je bafouille des horreurs et voudrait limite mordre à tout va !

Alarmée, alertée, j'ai entrouvert le livre des vérités... Feuilleté les pages à la recherche de la solution miracle. Haaaa la bonne blague ! Fallait une palanquée d'ingrédients, je ne vous dis que ça !
  • Pincée de chimères,
  • Once de rêverie,
  • Cuillerée de patience (doublez les doses en cas de larmoiement constant),
  • Goutte de confiance,
  • Esprit de Concessions.
  • Portez le tout à gros bouillons, et prendre en inhalation.
Pour les chimères, la rêverie... On le sait tous, ça me connait, no soucy, j'en ai à revendre... C'est pour la suite, que ça promettait ! Déjà rien que le mot patience, ça me saoulait grave... Je suis passé en mode ronchonnement rapidement ; la confiance, je l'ai cherché... mais apparemment, j'avais dû l'oublier en cours de route au pied d'un chêne (y a un de ces merdiers au pied de ce chêne d'ailleurs !). Bon enfin, il m'en restait juste une goutte dans le fond du verre à dents... (allez savoir ce qu'elle foutait là dedans).
Les Concessions ! Ho misère ! Là, j'en ai pris gros sur moi, pour réussir à les sortir d'un coffre fort enterré sous un rocher. Aux grands mots, les grands remèdes. Qu'on sorte le coffre et les concessions qui vont avec ! Ben y en avait pas des masses au fond ! J'ai réussi à en extirper une qui faisait de la résistance et s' agrippait à la serrure du coffre.
  • Mais tu vas lâcher oui !!!
Bon, on a tout, y a plus qu'à ! Et vas-y que je saupoudre les chimères avec la rêverie coloriée, que je touille avec patience... Mouais, le touillage patience est à revoir ! Que je te colle les 3 put...fichues gouttes de confiance, et débite la concession en tranche pour après la mixer menue, menue. Je porte le tout dans mon chaudron et en avant pour la fumigation ! Si en même temps ça pouvait avoir la peau à ma sinusite, ce serait du bonheur !
Les premières vapeurs se forment... Hooooo les jolies couleurs, un arc en ciel se dessine au-dessus de la marmite. Mon nez se retrousse prêt à chopper le nuage qui va passer à sa portée !
Trop tard... le vent s'engouffre dans la chaumière, et emporte au loin ma promesse de joie retrouvée.
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Je suis toute dépitée ! Au moment de jeter le fond du chaudron... l'idée lumineuse de me faire une infusion...


A la nuit tombée, le corsaire hésite... me jetant des regards inquiets en coin.

  • Alors chérie cette journée ?
  • Mouais banale quoi !
  • Et cette lune, elle t'a dit quoi ?
  • Ben en gros... Que je me fais chier ! Donc, comme je tourne en rond, je me focalise sur n'importe qui et quoi et je cherche la petite bête...
Sourire béat du marin, la tempête dans le bol de soupe est calmée. Il va pouvoir respirer... Il me jette un regard canaille...
  • Dis donc ? Tu sais que je t'aime toi !! T'es la meilleure des sorcières du monde !

Je fais mon chat, et me câline dans ses bras. Soupir de contentement... Me sens toute légère. 

dimanche 4 novembre 2012

La rage au ventre !




Tout le monde, le sait... la sorcière que je suis, se laisse plus facilement guider par ses élans de coeur, que sa raison. (la raison d'être... patati.. patata). Donc, depuis cet été, après mures réflexions, j'ai quittée chaumière, dragons, compagnon de fortune ou d'infortune... flacons et potions pour voler sur le balai de mes émotions. Et j'ai rencontré élégant corsaire qui me kidnappa (avec mon plus grand consentement) pour aller vivre douce passion sur un coin de plage.
J'étais bien loin de penser au ras de marée que cela allait générer. Comme quoi, les élans du cœur en font parler, baver, grogner plus d'un...

D'abord, il eut les outragés...
« DIANTRE ! Damned, on n'a pas idée ! 
Ne pouvais-tu point te contenter juste d'un amant ?
A t-on idée à ton âge de refaire encore une fois ta vie (sic... mon grand âge vous dit merde). 
Mais tu ne rentreras donc jamais dans une vie normale ?
Ça ne m'étonne pas de toi, encore cette histoire »
Et soudain... On se sent vachement aimée, appréciée... non ?
Il y eut les muets... qui me tournèrent le dos sans un tchaooooo ! (et mal élevés avec ça)
Et puis ceux qui résistent à tout... qui connaissent la sorcière sur le bout de leurs doigts, et vaillamment font bonnes figures ! (quoique sous la menace de : à prendre ou à laisser).
Et puis, il eut ENFIN... les plus proches... Ceux qu'on aime par-dessus tout.
« Fonce, chérie... c'est ta vie, on ne la vie qu'une seule fois (ouffff). »

Bref, ça fit quand même parler dans les chaumières. J'eus droit à quelques regards en coin, murmures et disputes en bonnes et dues formes. En gros, on me traita d’égoïste, de capricieuse et de ne jamais savoir ce que je voulais (j'ai le droit là de pousser jurons ?). Mais n'en étant pas à mon premier coup d'éclat, je leur tenais la dragée haute (la bave du crapaud n'atteint pas la colombe que je suis), en rajoutant dans un demi sourire, que le corsaire avait progénitures. Oui, ben à nos âges, il faut se faire une raison... qui n'a pas derrière lui son passé, ses « gamelles », ou des enfants ? (bon moi suis exception.. Quoique les gamelles, j'ai dépassée mon quota allègrement.. Qui n'en veut ?). Inutile de dire que cela fit une fois de plus le tri sur ceux qui restaient...
«  Ha bé d'accord ! C'est plus facile pour toi comme ça !
Et tu vas gérer ça comment ?
On n'a pas idée (tiens encore cette expression ?) »
Et, le dernier que j'adore : « Qu'est ce que tu vas te faire chier avec ça ? ».

Donc, forcément la sorcière que je suis au caractère entier ne fut pas à prendre avec des pincettes durant tout l' été. Comme si on ne se faisait déjà pas assez chier dans la vie courante, sans qu'en plus on est à gérer les états d'âmes des autres sur VOTRE PROPRE VIE. (Oserais-je dire que j'avais demandé au début ni jugement, ni partie pris ?).
Mais, si de mon côté la vie n'était pas simple, celle du côté de mon corsaire ne fut pas plus légère.. Il eut droit lui aussi à toutes sortes de jugements fortement discourtois sur notre relation.
«  Une sorcière ? On n'a pas idée (décidément...)
Qu'est ce qu'elle y connait dans les enfants ?
Et vous allez vivre où ? Et vous allez faire quoi ? 
Quand rentreras-tu dans les rangs (tiens ? Lui aussi)»

Le moindre délire à deux, prenait des proportions énormes, créant moult remous dans une vie qu'on aurait voulu posée. Nous étions en train de créer notre univers doucement, se pansant mutuellement les estafilades, les coups bas et autres coups durs que l'on nous apportait tous crus sur un plateau. A peine commencions nous à relever la tête que... Pafff ça déboulait sans prévenir, mettant en château branlant notre relation. Faut vraiment avoir la moelle !

J'ai eu beau compulser mon grimoire à maintes reprises, regarder dans ma boule de cristal, le marc de café, les feuilles de thé, les lignes de la main d'un troll...Bref, tout y passa. Mais j'avais besoin d'en avoir le cœur net.
CONFIRMATION :
Y a rien à faire contre les bien-pensants, les conseilleurs... les emmerdeurs ! Il faut juste attendre que leur langue se dessèchent, qu'ils s'essoufflent, et à la limite qu'ils s'étranglent avec leur fiel. (P'tain, c'est long... !),

Et alors ? Me direz-vous ? Ben, je ronge mon frein... je ronge mon os dans mon coin, lançant au monde des regards noirs. Grommelant à tour de bras avec tous ces empêcheurs de tourner en rond. Malgré tout, ils me blessent ! BANDE DE NAINS !!
Et puis, un rayon de soleil.... Mon corsaire ! Alors, je relève la tête... Je sourie, je tourne le dos à mes, nos détracteurs (gardant pour moi ma rancœur... heu.. sauf là.. maintenant). Je vis ma vie, j'y entrevois des jolies choses, celles que certains d'entre nos précieux emmerdeurs ne verront jamais dans leur petite vie si étriquée.

Et c'est beau !  
Vogue galère !

samedi 22 septembre 2012

LA CRISE


 
Paraît que ça arrive fréquemment cette chose là... Bon on le sait dans le monde humain, les crises arrivent à tout âge... la puberté (l'âge con, débile et bêta), l'adolescence (la rébellion), la majorité (la liberté)... Et après on passe aux dizaines... la trentaine, et la pire de toute soit-disant : la quarantaine (paraît que c'est le pire moment ou on fait des caprices, on se rebelle, on veut de nouveau sa liberté... bref condensé des 30 premières années). Que le premier ou la première qui ne l'a pas vécu ou pensé me jette le premier chaudron.


Ben là, ce qu'il se passe en Pays de Féerie, ce serait plutôt la crise bicentenaire pour Elorn mon dragon. Comme si j'avais besoin de ça dans ma vie en ce moment.

Moi qui attaque allègrement la crise de la quarantaine (enfin, il paraît... dixit les trolls du coin – j'ai tout plaqué y compris mes vieux démons pour refaire à nouveau entièrement ma vie), v'là t'y pas que ce fichu dragon a décidé de n'en faire qu'à sa tête et en gros me pourrir la vie ! (remarquez, ça ne me change pas trop).


Au début, je ne m'étais pas trop méfiée, j'avais bien entendu des qu'en dirait-on, mais ne m'étais point arrêtée dessus – genre, il faut bien que jeunesse se passe (250 ans pour un dragon, c'est l'adolescence). Mais quand les plaintes ont commencées à affluer en ma chaumière, il a bien fallu que je me penche dessus.

Il y eut d'abord le berger, un chouilla énervé qui vint toquer à ma porte tôt, très tôt... 6h30 du mat. Me faire sortir de ma couche et des bras douillets de mon corsaire si tôt est une infamie qui a le don de me mettre de mauvais poil. Sauf que le brave homme en rogne, ne me laissa guère le temps de m'y mettre (en rogne). Il m'expliqua à renfort de grands gestes, que ce n'était vraiment plus possible. Devoir aller chercher ses moutons dans des endroits improbables n'était plus de son âge. Il avait trouvé un beau matin, ses belles bêtes disséminées aux quatre coins de la contrée, tremblantes, bêlantes, empilées les unes sur les autres en haut d'un pic rocheux. Lorsque j'ai demandée à ce cher Elorn ce qui l'amusait là-dedans, je n’eus droit qu'à un haussement d'épaules, une moue taquine, un regard en coin et la phrase suivante :

    • Ben quoi ? Jpeux pas faire des cairns avec des moutons ?

Que voulez-vous répondre à ça ?

Je me contentais de lui taper sur ses grosses pattes en lui faisant promettre sur tous les trolls du coin, qu'on ne l'y reprendrait plus. Là-dessus, je retournais à mes amours ardents en espérant bien pouvoir souffler un peu.

Que nenni ! C'est un face-à-face tendu qui m'attendait au détour d'un bois avec le bucheron local.

    • Dites donc, votre dragon là ? Va jouer longtemps aux mikados avec mes pins ?
    • Plait-il ?
    • Ouaip, parce que bon, au début je croyais qu'il me filait un coup de main, mais moi les mikados j'peux pas les détrouiller en claquant des doigts. M'a laissé un de ces chantiers ! Faudrait voir à le dresser votre cracheur de feu. Viens donc voir le merdier.

Effectivement, une bombe à nucléon n'aurait pu faire pire ! Un mikado géant se dressait devant moi. Elorn s'était amusé à couper les arbres les tailler en pointes et les jeter en vrac, version méli-mélo à la saveur de pin.

Bis-répétita envers le dragon, tapage sur les patuches et reproches non déguisés.

    • De toutes façons, j'ai rien le droit de faire !! pffffff : dit il en crachouillant une boule de feu qui embrasa automatiquement la gerbe de foin à proximité – foudres du paysan.



Repas aux chandelles avec mon corsaire, promesses latentes d'une soirée So-romantico-érotico-glamour... Arrrrgh douces saveurs de baisers langoureux mêlés aux fruits confits d'un dessert au chocolat.

BLONG! BLONG !

    • Ho la sorcière ? Ouvre ! On sait que tu es là !

Et meeeeerde ! Une meute de protestataires en réunion devant ma porte.

Sourire numéro un – quarantenaire adorable qui est prête à tout entendre et à arranger les choses.

    • Faudrait voir a pas nous pousser dans les limites hein !
    • Ouais, ça commence à bien faire !
    • Y'en a marre !!
    • HOLAAAAA ON SE CALME ! Quoi donc y a ? demandais-je dans un adorable battement de cils.
    • Le dragon fait encore le con !!
    • non ?
    • Si !
    • C'coup-ci c'est les meules de foin du Père Chaffoin qu'ont toutes cramées !
    • Y nous z'a dit qu'il faisait un concours de crachats !
    • Et qui qui va nourrir les brebis du Père Patin, si y a plus de foin !
    • Ho put'..... !!

La situation s'envenimait drôlement, les locaux n'avaient plus de patience, et juraient toutes leurs idoles, que le dragon allait être abattu par le dernier tueur de Draco. Ça allait chauffer pour son matricule caparaçonné. Bisous tendre et amoureux au corsaire, abordage du balai et Vol direct pour trouver le renégat qui mettait à feu et à sang (enfin presque) le pays de Faérie... Il me vit arriver de loin, et déjà se préparait à l'engueulade en bonne et due forme.

    • mais... Heu... J'ai rien fait !
    • Alors deux choses l'une Elorn, ou tu te calmes vite... Mais très vite, ou on lance à ton cul de dragon le tueur de Draco !
    • Chic !! Chic !! de l'amusement !
    • NAN ELORN ! Je ne te reconnais plus !
    • Mouiiiiii... Mais je m'ennuiiiiiiie !
    • Et ?
    • C'est quand qu'on reprend nos aventures ?

mardi 28 août 2012

Et si le tome 3... prenait cette tournure là ?!!!


 
Histoire de changer d’air, et un peu de vie, j’ai viré toutes mes fioles, mis Belzébuth en gardiennage chez les Turlututu’s (à la grande joie de Philibert qui peut enfin le câliner), loué ma chaumière à une jeune sorcière qui voulait s’installer et j’ai pris la tangente façon grand large !

J’ai un peu navigué sur la nouvelle Goélette de Jack, écumant les mers et les îles à la recherche de trésors enfouis. Mais bon, le cœur n’y était plus trop. Lassée sans doute de trop d’aventures d’un coup, d’histoires sans fin… Je voulais prendre repos et m’occuper de moi. Bonne idée ! J’enfourchais donc vaillamment mon balai en plein milieu des mers du Néant, pour voguer galère vers des eaux plus calmes…

Grand mal m’en prit ! Après des derniers adieux remplis de promesses de se revoir et de repartager de grandes aventures, baluchon sur l’épaule, je m’élançais vers de nouveaux cieux. Ciel bleu, léger vent d’ouest… Bref un temps dégagé.

Quelques heures de vol en chantonnant, je ne m’aperçus que trop tard qu’un orage fort désagréable pointait le bout de son nez. Prise dans la tourmente, c’est accroché à mon balai comme une damnée, que je virevoltais sous les bourrasques. Soudain alors que nous luttions mon balai et moi contre une rafale plus virulente que les autres, le vent tomba. Totalement déstabilisé par ce calme soudain, je ne pu garder le cap et piqua du nez direct dans l’océan tourmenté. Le souffle coupé, je m’efforçais de m’accrocher à mon balai qui tentait tant bien que mal de surnager entre deux eaux. Allez donc démarrer un balai en pleine mer. Les minutes passaient longues et épuisantes, me laissant transie et courbatue. Je sentais mes forces diminuer, petit à petit je sombrais. Je lâchais prise, une dernière pensée pour les miens et me laissais couler dans le calme du grand bleu. Il faut bien le dire, mort peu commune pour une sorcière !! C’est une poigne solide et franche qui me fit reprendre semi-conscience. Deux mains venaient de m’attraper par l’épaule et le bras et me remontait dare-dare vers la surface. De retour au grand air, avalant à grandes goulées l’air frais, recrachant à plein gosier l’eau que j’avais avalée, je ne pus que me laisser faire en sentant un corps se coller au mien.

  • Tiens bon fillette, je te ramène à bord. Me dit une voix grave et profonde.

Je fus hisser sur le pont d’un bateau dans une posture un poil grotesque, n’ayant plus aucune force pour aider mon sauveteur. Une véritable poupée de chiffon. Le ploc qui résonna à mes côtés, me fit penser que mon balai venait lui aussi d’être secouru. J’en fus soulagée. Du reste, je ne me souviens plus, m’étant endormi totalement claquée par ses émotions et ce combat titanesque contre les éléments.

C’est un rayon de soleil persistant dans l’œil qui me réveilla, sa douce chaleur se diffusa sur mon visage pour venir m’éveiller comme une caresse. Je sentais dans mon corps un doux balancement accompagné de quelques grincements de bois. J’étais donc à bord d’un navire. La couchette était douillette et chaude, je m’y renfonçais deux minutes avec plaisir. C’est un grattement à la porte de la cabine qui me força à me lever. J’étais entortillée dans une longue chemise de lin. J’ouvris la porte avec précaution, découvrant enfin celui qui s’était jeté à l’eau pour me sauver. Je restais sans voix devant lui. Bon sang de bois ! Il me fit un sourire à me faire défaillir, le regard pétillant et étrange. Un œil bleu/vert et l’autre marron moucheté de vert.

  • Alors fillette ? pas trop démaquillée ?

J’hésitais un instant sur la réponse à donner. Au moins, le type avait de l’humour. Je bredouillais quelques remerciements empruntés, ne sachant vraiment sur quel pied danser.

  • ……. Corsaire du roi. Je patrouille en ces eaux pour courser les navires de marchandises remontant vers le Pays de Faërie. C’est le grain de cette nuit, qui m’a ralentit et permis de voir ton joli vol plané. Sans ça fillette, tu nourrirais les grands blancs. Ils sont friands des petites rousses. Allez va au carré, un petit dej t’attend. Regarde dans le coffre au pied de ta couchette, tu trouveras quelques vêtements. Ne va pas affoler mon équipage avec ce corps affriolant…

Sur ces quelques paroles, il tourna talons et s’en alla donner ses ordres sur le rouf. J’entendais sa voix grave résonner sur la coque du bateau. Je m’empressais de passer chemise et pantalon pour aller enfin me remplir le ventre avec d’autre chose que de l’eau salée. Après avoir avalé un café, accompagné de quelques tartines beurrées et confiturées, j’osais me hasarder sur le pont. Je ne rencontrai que quelques marins qui me saluèrent avec grand respect. Diantre, cela me changeait de l’équipage égrillard de Jack. Je découvrais avec stupéfaction la splendeur sur laquelle, je naviguais. Long, élégant, spacieux… Rien que le carré m’avait émerveillé, un vrai salon, une cabine digne de ce nom, bref, le grand luxe.

Du coin de l’œil, je vis s’agiter à la barre le fameux corsaire du roi. Un œil sur moi, il parlait avec son bosco. Il me fit signe de la tête pour que je le rejoigne. L’homme était habitué au commandement et n’entendait pas apparemment être désobéi. Allons bon, faisons profil bas ma fille, laisse ton tempérament de côté, n’oublie pas qu’il t’a sauvé ! Je le rejoignis, le remerciant encore une fois de m’avoir sorti des bras de Neptune et enfin me présenta.

  • La fillette s’appelle Maïa Luna, sorcière de son état, mais aussi matelot de par son frère et son père. Merci de m’avoir secourue …
 
Surprise !! Que dites-vous de ça ??