mardi 27 octobre 2009

Une sorcière malade



Touss..Touss. Tousssss.........


Voici ma raison d’être depuis que je suis revenue de cette foute île. Entre les bains forcés et galoper à moitié nue les trois quarts du temps je ne pouvais pas faire mieux de choper la grève. Voilà c’est fait ! Ça je l’ai !

Je me suis mise à l’extrait d’eucalyptus, aux gouttes de lavandes et romarins, ainsi qu’à la tisane de fleurs d’oranger, rien n’y fait ! SI..Gros avantage ! Je récupère tout le sommeil en retard !


Je suis balade deuh.. Comblètement balade deuh ! Je ne fais que moucher, et éternuer. Eternuements discrets entre tous, qui font s’envoler tous les oiseaux de ma forêt ! Je ne sais pas éternuer discrètement. Sais pas faire ! J’en profite pour faire mes vocalises, je monte parfaitement dans les aigües et donne de jolis ATTCHIIIII !

Et puis j’avoue, j’adore éternuer. Doux frissons qui me parcourent l’échine.

Tellement mal à la gorge que j’ ai passé la nuit à essayer d’avaler sans que cela me fasse mal. J’ai compris tout le cheminement de mes voix nasales et respiratoires, avec des ronflements sonores pour compagnons. Le pot de miel de fleurs d’acacia y est passé. Comme quoi, on peut être une sorcière et être malade comme un chien.

Bien entendu, je ne peux faire aucune incantations ni lancement de sort sans que ça dégénère en tout et n’importe quoi. Pour parfaire un sortilège, la prononciation doit être au plus juste, le mot aiguisé comme une lame de rasoir, la parole assurée ainsi que le verbe. Donc forcément, en parlant du nez, éternuant toute les deux minutes.. Cela donne lieu à des résultats approximatifs voir dangereux ! Pour le moment dans l’attente que l’envoutement s’évapore (temps plus ou moins long suivant les cas), j’ai le jardin garni d’une bande de gnome jaune gueulards comme soudards, et des lapins fluorescents qui font des bonds de 3 mètres. Et ça n’a franchement rien à voir avec ce que j’avais demandé…

Le nez en forme de citrouille, j’ai l’impression de ressembler au fameux rêne du père noël qui a le nez comme un gyrophare. Je ne clignote pas encore, mais ça ne devrait tarder. D’ailleurs en parlant de nez, je n’en ai plus ! Je ne sens plus rien ! C’est l’horreur. Comment sentir la nature à l’aube enroulée dans la rosée ou toutes les odeurs exsudent sans mon tarin. Pour le mélange de mes potions, me voilà encore plus emmerdée. Oubliant les trois quarts du temps de coller les étiquettes sur les bocaux, je me serres de mon nez pour retrouver mes plantes, et produits divers. Vu ce que les sortilèges ont donnés ce dernier jour, refus catégorique de me lancer dans mes potions. Un mauvais mélange, et au choix ; j’empoisonne ou je mets le monde dans le chaos (non ce n’est pas du zèle, ni de la vantardise ! Je peux le faire, bien énervée !).

Mes nuits de sommeil agitées, donnent lieu à des rêves étranges. Tantôt cauchemars récurrents, tantôt rêves à tendances érotiques, je me pavane sur le bateau de Jack au bras du Grand Callaghan, qui avant de se transformer en gargouille fumante, me roule une pelle qui m’empoisonne dans d’affreuses souffrances (surement son haleine de coyote). Changement de décors soudain, me voici dans Brocéliande, à ma jambe collée, je le reconnais à sa chaleur ; mon loup est de retour. Allongée sur l’herbe tendre, un corps d’homme pèse sur le mien, l’homme grand et brun. Réveil poisseux de fièvre ! Je suis encore plus épuisée ! Mes yeux sont pleins de larmes causés non pas par mes rêves mais par le rhume. Mon nez coule, et mes cheveux en broussaille me donne un look à la Causette. Je hais être malade !

C’est décidé, je soigne le mal par le mal, et c’est parti !

Un demi-litre de lait,

20 cl de rhum

4 cuillérée de miel

1 citron pressé,

Le tout bien chaud, dans un verre, et avant…

Je regagne mon lit… En rampant !

vendredi 23 octobre 2009

Maïa vu par ....

A quelques personnes qui côtoient Maïa, nous leur avons demandé leur point de vue sur ce «sacré personnage»…

La voisine (500m à l‘ouest de la forêt):

- Ben chais pas c’qu’elle fait comme travail, mais l’est jamais là, et je l’a vois jamais partir, pourtant la route passe devant ma porte ! A croire qu‘elle vole ?!.. Ou alors elle est trop là, fait trop de bruit, ça chante, ça gueule, ça rigole. Et puis ils sont nombreux hein !! Rhooo et puis son chat !! Vous verriez la bête, même à moi, qu’elle fait peur, c’te bestiole noire comme du charbon ! On n’ a pas idée d’apprivoiser des monstres pareils. Il a ben failli tuer ma Lulu, il l’a grimpé, elle a failli pas s’en remettre. M’enfin, elle est bizarre cette fille, et pis elle a des tenues, humm…

Le gnome caché dans un pied de lavande :

- Ho oui !! Je la connais, très très très bien, si vous voyez ce que je veux dire. On est très proche tous les deux. Je lui rends de menus services, elle s’est être très reconnaissante, si vous voyez ce que je veux dire… Et puis, elle est belle hein ! Et pas du genre sauvage hein ? Si vous voyez ce que je veux dire !! Elle est Arrgggghhhh SLURPPPP.

Le Mage Callaghan :

- Pfff, cette sorcière ? Ho un grain de sable dans le rouage si parfait que j’avais monté pour cette affaire ! Mais je n’ai pas dit mon dernier mot, elle va encore avoir faire à moi. Cette mijaurée ne détournera pas encore une fois du chemin mes mages. Quoique sinon, elle est bien foutue la Maïa, et son balai est loin d’être con ! Mais l’une je vais l’exterminer, et l’autre en faire du petit bois pour allumer le feu sous mon chaudron.. Gnarkkk, gnarkkk..

Son ancien prof de sorcellerie :

- Complètement déjantée ! Et puis dangereuse avec ça, elle n’écoute rien, fonce et après réfléchie. Ha si il n’y a que ça, c’est une femme qui en a ! Mais elle a un caractère un rien autoritaire ! Et un rien trop sensuel aussi, quand elle a décidée de séduire, rien ne peut l’arrêter. Elle a un drôle de pouvoir avec ça d’ailleurs !! Mais sinon, c’est une bonne fille, elle a le cœur sur la main..

Nanette :

- Comment dire… Dès que l’on se retrouve, ce sont des fous rires qui montent en puissance, les mêmes mots au même moment. Quoique qu’elle dise, ou fasse.. Je suis présente, à la soutenir. Vous pensez cela fait quelques années que l’on traverse avec elle, la France, la Navarre et autres pays ! Son seul échec ? Avec moi en tout cas, ne pas avoir réussie à m’apprendre à nager ! Un peu farfelue, délurée, mais un amour de cœur.

Nathan & Alexis Turlututu :

- z’est zon chat que j’aime bien moi, lui tirer les moustazes ! Et puis faire pipi sur ses fleurs, elle en a de trop des fleurs d’abord, ça n’attire les guêpes. Et puis elle veut pas qu’on zoue avec ses bocals ! Mais elle a des sacrées z’araignées toutes poilues sur les pattes.

- Moi m’en fous ! Je suis mes parents, et puis j’ai entendu parler d’un loup, je voudrais bien le voir, j’adore les loups. Et puis elle nous donne du qui-pique la langue aussi.

Ryan :

- Sans commentaire ! Elle et moi, c’est juste une histoire sans fin !

Quand à Jack, Ysa, Sco, Nicole, Stélaphie, Turlututu et les autres… On a pris rendez vous avec eux… Et attendons d’avoir une interview exclusive avec eux.

mercredi 21 octobre 2009

Elle c'est dit : Premières fois ?!

«Elle c’est dit», petite voix mutine, est venue me trouver pour à son tour me demander d’un coup de plume raconter, ma première fois !

J’ai longuement hésitée sur ma première fois… Laquelle choisir ? Mon premier envoutement ? Mon premier vol en balai ? (tout ça, je vais devoir aussi vous le raconter..). Ma première nuit avec un garçon (lequel se retrouva éjecté du lit en 4ème vitesse, mais amoureux passa la nuit à dormir sur la carpette) Non, il me fallait me mettre à table pour raconter ma première fois, mon premier passage à l’acte, ma première partie de « vrai » sexe.

Dix huit ans, l’âge de la majorité.. La liberté.. D’un naturel plutôt timoré, jusque là j’avais tenue profil bas et résistée bon gré, mal gré à l’appel de la chair. Bien quelques frottis-frottas par-ci, par-là, mais rien qui ne m’avait fait perdre ma précieuse virginité. Cela faisait une bonne année que je sortais avec ce garçon et l’un comme l’autre redoutant la colère divine de mon père, nous tenions à carreaux et évitions la moindre incartade. Mais dix huit ans sonnés, me voilà prête à jeter aux orties ma magnifique vertu devenue plutôt encombrante. Rendez-vous était donc pris un bel après midi d’automne.

Me voici donc parée comme la dernière des courtisanes, ayant sortie toute l’artillerie lourde qu’une jeune de dix huit ans ait pu trouver dans le commerce : porte-jarretelle, bas aux bordures en dentelles, et string assortis (le choc du premier courant d’air sur mes fesses nues me laissa pantoise). J’avais poussée le vice à mettre un bustier aux innombrables agrafes. Je me voulais d’un sexy fou et troublant. Par-dessus je rajouta une paire de bottes à lacets, une jupette et un beau pull à mailles ajourées. Vous me direz quand même !!!

Le pseudo prince vint me chercher à l’heure dite et resta ébahi devant ma tenue. Son fier destrier carrossé, genre super 5 sport à sièges baquets, rutilant de chrome m’emporta vers de douces promesses que je voyais déjà se dérouler comme dans un livre à l’eau de rose.

Plus d’une heure se déroula pour trouver le parfait cocon de notre amour. Faute d’hôtels, d’appartements complices (en plein marais, pas facile à trouver), c’est dans un coin de bois que l’on se retrouva. La pluie se mit de la partie, impossible donc de jeter la couverture sur cette mousse si tendre qui nous tendait les bras… Tant pis, qu’il en soit donc ainsi ! Se sera la voiture qui cachera donc nos ébats !! Pleins d’enthousiasme, nous voici entrain d’escalader les sièges baquets, emberlificotés dans les ceintures 5 points (on ne rigole pas avec la sécurité), pour se hisser sur la banquette arrière. Mais se déshabiller entièrement à deux dans à peine un mètre carré devient vite l’irréalisable.

Autant ma tenue sexy était de bon choix au départ, autant elle s’avéra être une barrière à nos ébats. Une jarretière finie par me claquer la cuisse dans un tel élan, qu’elle me laissa une trace cuisante. Mon prince perdit toute contenance devant le nombre d’agrafes du bustier, il serait donc dit que je le garderais. Entortillés dans nos vêtements, nous essayâmes quand même de faire notre petite affaire. Je commençais sérieusement à trouver ça longuet ! Les caresses n’étant point précises, les positions guère confortables…

Nous voici donc partis dans une bel élan à tester le amortisseurs de la voiture quand un coup de feu résonna.

Merde ! L’ouverture de la chasse ! A croire que tout se liguait contre nous, et notre première fois. Des voix s’élevaient autour de nous. Un coup de chance, les vitres de la voiture complètement recouvertes de la buées de nos ébats nous cachaient aux regards indiscrets de nos visiteurs. Moment de solitude profonde à attendre que nos tirailleurs s’éloignent. Enfin partis. Ouf, encore un ou deux gigotements, et l’histoire est faite, sourire et soupir de contentement sur le visage de mon prince. Moi je reste dubitative et sur ma faim. Ce sont les fourmis dans ma jambe posée sur la plage arrière qui me font lâcher prise.

Je dois l’avouer s’est en rampant, me déhanchant que j’arrive à m’extirper de ce maudit engin (la voiture) pour pouvoir me rajuster DEHORS sous une pluie diluvienne.

Le retour se fit en silence. Le prince apparemment content de sa performance… Moi, plus inquiète ! C’était donc ça ?! Mais ou était donc, la douceur ? la pamoison, les étincelles, le chavirement de l’âme ?

Bon ça je le compris et le connus un peu plus tard… Mais c’est une autre histoire !!

lundi 19 octobre 2009

Portraits



Bon mettons les choses à plat, voyons ou j’en suis ! Une quête, un héritage, donc un médaillon ! Ça c’est fait ! Des hommes, des hommes… Ho Ouiiiii des hommes dans ma vie, dans mon lit. Je suis plutôt bien entourée… Mais …

Des alliés, un pirate au grand cœur, un peu bougon dénommé Jack, un mage damné Ryan, nouvellement un loup, des amis divers et variés comme Nanette, dame de Lettres Douce Bérénice… Et les Turlututu ! Et si je vous présentais à eux ! Vous verrez, c’est une famille à connaître !!


Un couple au demeurant sympathique, jeune avec deux jeunes enfants (deux vraies terreurs en fait !) qui attendent impatiemment le troisième, enfin plutôt LA troisième ! Enfin une minette dans ce monde masculin. Cette enfant fera notre joie et notre désespoir certainement. Il est dit que je serais la gentille sorcière qui me penchera sur son berceau, j’en ferais donc comme il se doit une apprentie sorcière. Elle sera armée pour se défendre contre ses deux grands frères qui déjà j’en suis sur promettent de lui en faire voir !!! J’en ferais si elle le souhaite une grande sorcière.


Hummm, je m’interroge ? par qui vais-je commencer les présentations ? Les parents ou les deux diablotins ? J’hésite. Allez, je me lance.. Plouf, plouf, on commencera donc par Nathan, le petit dernier (pour le moment), délicieux enfant, qui quand il arrive à ma chaumière a la fâcheuse habitude de se glisser sous ou dans mes étagères, farfouille derrière mes bocaux histoire de dénicher une ou deux araignées pour les gober. Garnement de première, sa bouille et ses yeux pétillants de malice vous promettent bien des occupations dès son arrivée. Il jauge son adversaire un temps durant, fait son timide.. Et passe à l’attaque rapidement. Sans peur et surtout sans reproche ! Il taloche à tour de bras son aîné pour obtenir gain de cause d’une façon ou d’une autre. De même qu’il caresse Belzébuth d’une main pour essayer de l’assommer de l’autre. Rien ne doit lui résister !

Alexis, l’aîné fait plus posé, plus timoré. Il sourit, esquisse. Timide il s’approche par petites touches tel un moineau. Il essaye de s’imposer face à son frère, mais cela se termine par des pleurs, mais il a appris l’art consommé des grands dramaturges qui souffrent à grands coups de cris, de larmes, de roulades par terre. Il peaufine son rôle de je n’y touche pas avec l’air de rien, juste le regard en coin, il tente, il ose. Et commet.

Ha Stélaphie dans tout ça ?? Elle nous gère cela d’une main de maître, ne haussant jamais trop le ton. Elle observe, et attentivement écoute tout son monde, ne dit mot que si besoin s’en fait sentir. Quoique ! Certaines fois, non des moindres, assassine son assemblée d’un mot ou deux bien assainis ! Je vous rassure, elle a aussi ses grands moments de délires, ou elle part en dérive total dans son imagination, ce qui donne lieu à de grands fous rires endiablés. Ceci dit, pour le moment, c’est plutôt son ventre qui est endiablé, avec le petit lutin qui sautille dans tous les sens pour déjà participer à l’aventure.

Et puis, il y a notre Philibert !! Mi sorcier, mi mage. Joyeux drille, toujours en éclats de rire et boutades…Sans arrêt à la recherche d’une aventure dans laquelle s’engouffrer. Aux prises permanentes avec Callaghan son «supérieur» détesté, qu'il combat avec ses collègues pour réussir à renverser l'immonde Grand mage. .. Il subit lui et sa famille mes aventures, mes joyeuses gaudrioles. Détenteur du savoir des Grimoires, il m’aide à coups de Jurancienne à parfaire mon éducation de sorcière pour arriver à l’étape ultime.. L’accomplissement de la prophétie !

Son plus grand rêve ? Courir tout nu lors d’un convent de mages !

Sa chanson préférée ? « Et on lui pelera le jonc….. Avec ses tripppeeeeeeees» le tout d’un chant aviné.

Désespérément attiré par mon chat Belzébuth, qu’il essaye d’apprivoiser, mais doit se contenter et se résoudre à de coups de griffes, de miaulements mécontents, le tout accompagné de regards mauvais. La fin de ces tentatives se clôturent en bain de mercurochrome que Stélaphie lui prépare avec amour et un : Je te l’avais bien dit !

Alors, elle ne gagne pas a être connue cette famille là ?

vendredi 16 octobre 2009

l'autre face cachée



j' eu droit à une traversée éprouvante, à croire que tous les éléments s’étaient donnés rendez-vous au dessus de ma tête pour se déchainer et me faire rendre tripes et boyaux. Un coup de tabac rarement vu de vie de marins. Des vagues monumentales, un vent de tous les diables, une pluie drue et piquante. J’arrivais enfin sur la plage, les cheveux et mon reste d’habillement tellement plaqué contre moi, qu’il ne devait plus rien resté à l’imagination de Jack et Ryan qui m’attendaient, accompagnés de Bérénice… ainsi que de mon balai qui voletait de joie autour de nous. J’étais tout simplement épuisée, lavée, rincée…

Je pris quand même le temps de raconter mes péripéties sur cette île qui avait décidée de m’avoir la peau, ainsi que ma rencontre avec le loup. (en gardant néanmoins l’apparition finale sur la plage pour moi, des fois que mon esprit m’aurait jouer des tours). Mes acolytes en profitèrent pour m’apprendre par la même occasion (ce avec beaucoup de précautions) que le Grand mage Callaghan sétait fait la carapate durant la nuit à la faveur dune soirée trop arrosée de ses gardiens Cela dit, je nen éprouvais aucune colère, aucune peur. Rien de plus quun agacement qui aurait put être provoqué par le vol intempestif dun moustique ! Mais fière comme Artaban, je leur montrais enfin mon médaillon. Jack fut septique quand il vit lobjet, renfrogné, il le contemplait sans oser y toucher.

- Ce nest quune vulgaire pièce dargent, pff tout ça pour ça !! Bah, jaurais pu aller moi-même le chercher ton bout de métal.

Je le regardais dubitative ! Alors là, jen tombais de cul ! Cela se voyait bien, quil navait aucune idée de ce que javais traversée pour récupérer la vulgaire pièce dargent. Ma main me démangeait, mais une idée me traversa lesprit ; sa réaction nétait pas normale. Tant pis, il est temps que je regagne mes pénates, je verrais tout ça à esprit reposé.

- On se donne rendez-vous chez moi dans 2 ou 3 jours, le temps pour vous de faire le chemin, je rentre me coucher, j’en peux plus.

Je prends mon balai d’une main sûre et décidée.. Et claque des doigts. Pfffiout…

Gazouillis d’oiseaux, odeur d’humus, l’automne est là, je suis de retour dans ma forêt. J’arrive comme une fleur dans un cercle de sorcière formé par une dizaine de champignons, la mousse amortie mon arrivée en douceur. J’en respire d’aise.

- GRAOUUUWWW, MAWAAOUUUxxx, PFFFF, PFFFF

- HOOOOOOOOOOO NOOOOOOON, BELZZZZZZZEEEEEEEE !!!

Trop tard, mon félin de chat vient de me sauter dessus à pattes raccourcies, et à son cri de guerre, je vois bien que ce n’est pas l’heure des mamours… Il me plante allègrement les griffes dans les jarrets, et dépeunille le reste de ma tunique. C’est sûr, je vais me retrouver à poil ! Il a décider de me tailler un short ! Je me sers de mon balai pour le tenir éloigné de moi, je le vois la truffe aux aguets qui me hume du bout du nez, il n’en finit pas de dresser le poil de la tête à la queue. Purée !! J’ai oublier l’odeur lupin !! C’est donc ça qui le met dans une rage noire.

Philibert approche à pas de loup, se cache derrière un chêne et se tient les côtes de rire…

- Alors Maïa !! On joue avec son chat ?! Il a le dessus on dirait ?! Un coup de main peut-être ?!!

- Nan ! Je me débrouille très bien !

Tant pis, je m’excuserais après, je lui colle un bon coup de balai (à Belzébuth... pas à Philibert), il s’envole vers d’autres fougères plus loin. J’arrive enfin à m’en dépêtrer. Ouf, rentrée maison. Un peu plus tard, après avoir vaguement arrosé mon retour, une Jurancienne bien amorcée, je montre glorieusement mon médaillon. Stélaphie et Philibert l’admirèrent comme il se doit (EUX !). J’évoque en passant l'air de rien, mon loup, compagnon de voyage aux tendres hallucinations.

- Ton âme sœur ! Et c’est sur que tu vas le retrouver !!

- Ha bon ?! Qu’en sais tu toi d’abord ?

- Regarde l’autre face du médaillon !

La vache ! Tellement obnubilée par la lune, je n’ai pas pris le temps de regarder le coté pile (ou face..) J’y retrouvais deux personnages que je connaissais plutôt bien…

lundi 12 octobre 2009

Le médaillon

Je reste quand même interloquée face au comportement du gardien… Dépité, je peux le comprendre ! Mais déprimé, là ?! Bon ok, va savoir depuis combien de temps il attend sur cette misérable île, la personne qu’il doit combattre pour sauver son si grand trésor. L’environnement n’est guère joyeux dans le coin, ça doit pas être facile tous les jours de se marrer comme un bossu. Mais le : ON VA TOUS MOURIR… c’est fort !Il me fait de la peine, tout recroquevillé sur son rocher. C’est limite, si je ne lui ferais pas un calinou pour lui arracher un sourire. J’esquisse un pas vers lui. Le loup me contre et se dresse devant moi.

- Non Maïa, tu ne peux rien faire pour lui, laisse le, prends le médaillon et partons.

- Mais ?! Pourquoi ? Il n’est pas méchant, cruel, fourbe ?! Il nous a donné le coffre.

- Justement, ouvre le et partons, écoute moi.

C’est vrai, il est temps que l’on découvre enfin ce médaillon (pour lequel entre autre, j’ai bousillé une paire de mocassins, je me suis battue comme une perdue, j’ai « mourut » de trouille, etc.…) Dans un grincement sans fin, j’ouvre le coffre, un bordel sans nom règne dedans, à croire que le gardien l’a secoué dans tous les sens. Des plumes, des touffes de poils (?), des mèches de cheveux, un pendule terne, et une boite ronde en bois, recouverte de motifs celtes d’argent. Prenant une grand goulée d’air, je l’ouvre enfin. M’apparait dans le scintillement de la pleine lune, un médaillon tout rond en argent gravé. Une lune en est son principal ornement. Il me pèse dans ma main, une chaleur m’irradie dans le bras et parcours le cheminement de mon sang. Une aura bleue m’environne. Wouaw le trip ! J’ai l’impression d’avoir des étincelles au bout des doigts, je me sens grésillante, électrique.

Mon loup, vient se coller contre mon flanc, dans mon esprit des images surgissent par séquences : ma chaumière, un homme grand, brun, le regard de velours me regarde amoureusement. Une bataille navale, des cris, de la fumée, un grimoire énorme clôture mes visions. Je ressens toujours la chaleur que le médaillon dégage, mais aussi celle du loup contre moi. Chaleur de bien être qui si je n’y prends garde risque de m’emporter dans une douce torpeur. Je me relève, laissant vagabonder ma main dans la fourrure du loup, qui gentiment me pousse du nez.

- Allons, il est temps d’y aller. Tu as encore tant de chemins à parcourir, le médaillon t’y aidera. La prophétie s’est réalisée Maïa, tu es bien l’héritière qu’on attendait. Tes visions l’ont prouvées, tu y a survécue.

- Que représente ce médaillon au juste, je vois bien la lune, mais le reste du paysage c’est quoi ? Une carte au trésor ?

- ….

- Ha nooooooooon ! Pas une carte au trésor ! J’en ai marre de courir dans tous les sens, je vais y laisser ma garde robe si ça continue ! On peut pas faire plus simple ?! Chais pas moi, un formule et hop, le truc apparaît ! C’était comme ça avant que ça marchait !

- Hahaha Maïa, tu es si douce et naturelle… Ce n’est pas si simple. Oui le médaillon est une carte, tout y est noté. Il te faudra chercher, avoir de nombreuse batailles pour acquérir le bien ultime : Le grimoire des anciens.Tu as un grimoire aussi, le tien propre qui te vient de ton coté matriarcal, prends en grand soin, et tu verras.

Le loup s’arrête, la truffe au vent.

- Voilà Maïa, nous nous quittons là…

Je regarde ébahie, le paysage qui nous entoure, nous sommes de retour sur la plage.

- Attends, tu ne viens pas avec moi ?

- Non Maïa, mais nous nous reverrons, je t’en fais le serment. Allez pars, et deviens.

C’est le regard brouillé que je monte sur le bateau et prend le large, tenant contre mon cœur le coffret du médaillon. Je me retourne une dernière fois vers l’île Luna…

Sur la plage se découpe la silhouette d’un homme, grand, cheveux au vent...

jeudi 8 octobre 2009

A coeur vaillant, rien d'impossible



Coincée dans cette île maudite, à chercher je ne sais quoi, accompagnée d’un loup qui me parle par télépathie. L’idée de devenir folle est un doux euphémisme à mon esprit… Dans un autre monde pour toucher un héritage, il suffit de prouver qu’on est bien un descendant, ascendant, réunion avec un notaire et basta, on en parle plus ! Nan, moi je suis obligée de me faire une guérilla contre une bande de mages, discutailler le bout de gras avec un loup, et me taper des pirates pour réussir à obtenir ce qui m’est dû par je ne sais quelle filiation bâtarde… Un médaillon quelconque qui je le sais déjà va m’entraîner vers d’autres embrouilles sans fin pour « sauver» le monde de la Faërie.

Vous ne rêvez pas, je suis d’humeur massacrante. Une colère sans nom m’étreint le cœur. Même le loup se tient à carreau, c’est dire ! Ma chaumière me manque, et Belzébuth encore plus… Je sais que la famille Turlututu veille sur lui, cette douce idée m’arrache un sourire. J’imagine sans effort ce que mon chat leur fait endurer. Mon loup en profite pour se rapprocher, et se colle contre moi.

- Te voici revenue à de meilleurs sentiments Maïa ! Faire ronger ton cœur par la colère et l’amertume ne servira à rien ici, bien au contraire.

- Que veux tu dire ?

- Les forces occultes de l’île se servent de tes humeurs, de tes peurs pour te faire abandonner ta quête, chacun de tes sentiments est amplifié. Ton imagination fertile est un lourd handicap ici, c’est la folie qui te guette, si tu n’y prends garde.

- Bonne nouvelle !! Je me disais aussi, que l’impression d’être une mauviette n’était pas normale.

Etrangement, depuis que le loup et moi cheminons ensemble, le terrain se fait plus aisé, la nature moins sauvage et redoutable. Ce serait presque une ballade de santé. Je laisse quand même mon esprit vagabonder au gré de mes pensées…

- Mais dis-moi Loup, pourquoi es-tu ici ? Tu es quoi au juste ? Esprit ? animal protecteur ? Gardien du secret ?

- Un peu tout ça, depuis ta visite à la terre d’oublie, j’ai été désigné comme ton protecteur et guide. Même si je ne t’apparais pas, je veille sur toi. Je dois te protéger contre les autres, contre toi-même.

- Cette idée ne me plait pas trop à vrai dire. J’ai jamais eu besoin d’un protecteur ! Et j’ai déjà un chat… Suis pas sur qu’il apprécie un esprit lupin autour de moi… Ho !

Nous venons d’arriver sur le bord d’une falaise. Les vagues en dessous font trembler le sol à coups de butoirs. La mer semble démontée, pourtant je ne sens aucun vent. Sur le bord de la falaise, se dessine un promontoire de granit, les roches qui le composent ont l’air aussi aiguisées que des lames de rasoirs. En son centre, un coffre de bois…

- Bon Maïa, nous y voilà, le médaillon est là..

- Ok ! J’y vais, ça a l’air facile !

- Attends, ne te fie pas aux apparences ! Ne te laisse pas emporter par tes émotions surtout, reste sur le qui-vive constamment. Fais attention aux roches.

Je souffle un bon coup, a pas peur ! Je m’approche tout doucement, l’expression « tendue comme un string » me revient en mémoire. A quelle sauce je vais être mangée ? Un pas après l’autre, je me rapproche. Trop facile ! Effectivement, ça n’a pas duré trop longtemps… Ce que je prenais pour un rocher, s’est élevé. Un petit homme tout terne, tout triste habillé d’un complet velours marron (?) m’est apparue.

- Pff, t’es là ? Ben t’es en retard ! Bon allez qu’on en finisse ! Tiens ?! Tu le veux ? Prends le !

La voix du loup se fait entendre :

- Attention Maïa !!

- Ho le loup, ça va ! T’inquiète, j’vais rien lui faire à ta sorcière ! De toutes façons, c’est foutu ! On va tous mourir !!! Alors la sorcière ?! Tu te décides ? Prends ton dû, ton médaillon, ton loup sous le bras et casse-toi ! Laissez-moi seul !

Alors là ! On n’en revient pas, un gardien qui déprime grave ! Et il a l’air aussi inoffensif qu’un nouveau né. Je m’approche tout en restant sur mes gardes, le loup sur mes talons. Avant que je n’ai esquissé le moindre geste de défense, le gardien se jette sur le coffre, qu’il me jette aux pieds. Il retourne sur le promontoire et jette à nouveau en tendant ses mains grotesquement griffues vers le ciel en hurlant :

- On va tous mourriiiiiiiiiiir !!

lundi 5 octobre 2009

Pendant ce temps là... Un peu plus loin...



Alors que Maïa combattait un mage, parlait avec un loup, et faisait un promenade de santé dans la forêt. Que devienait le reste de sa tribu ?

Jack, Ryan et Bérénice ont regagnés leur pénates, confortablement installés dans leur petit intérieur douillet, sûr que Maïa s’en sortira haut la main, et bravera tous les dangers rencontrés sur sa route. Ils s’en sortent plutôt pas mal ces trois là. Trop contents de ne pas avoir à trop se salir les mains… Très sûrs d’eux surtout. Avaient-ils seulement idée dans quel pétrin notre jolie sorcière s’était fourrée (ou plutôt l’avaient ils envoyés) ? Ils avaient quand même été obligés de ligoter fermement le balai qui volait en rond autour de l'île Luna dans l'espoir d'arriver à rejoindre sa maîtresse.

Du côté de l’île Etoile, ça hurlait fort dans les geôles du manoir de Callaghan. Le grand mage n’en revenait toujours pas de s’être fait prendre comme un bleu, d’à peine une pichenette Maïa l’avait réduit à l’état d’esclave ! Les sous fifres du mage en profitaient ardemment pour lui faire subir milles et une vexations…

- A moi le Grand MAGE, le meilleur de tous, le plus intelligent, le plus compréhensible, le plus.. Plus de tous !! Cette petite garce me le paiera, je n’ai pas dit mon dernier mot, et les pièges tendus sur l’île devrait lui calmer les ardeurs. On va se retrouver ! Je te tuerais pour de bon, cette fois, je….

Le reste se perdit dans un gargouillement rempli de haine et de bave, le pauvre petit mage avait usé ses dix centimètres de talonnettes à force de tournoyer dans sa cellule.


Plus loin encore, dans la contrée de Maïa, la famille Turlututu se désespérait du retour de leur sorcière bien-aimée. Obligés de s’installer à demeure à cause de Belzébuth, ils en étaient réduit à vivre à quatre et demie dans une chaumière de 30 mètres carrés. Les gamins s’en donnaient à cœur joie pour terroriser la forêt entière. Stélaphie cueillait tant bien que mal (enceinte de six mois, d’une future sorcière qui sautait déjà dans tous les sens) les plantes médicinales avec l’arrivée du froid, et Philibert essayait en vain d’apprivoiser Belzébuth qui leur en faisait voir de toutes les couleurs.

Ce maudit chat avait décidé de leur faire passer les plus mauvaises nuits de leur vie, miaulant à qui mieux mieux, pour rameuter les chats du coin, il se collait des tannées avec les plus gros matous pour réussir à attraper la minette du moment. Malheur des malheur, Les turlututu avaient emmené dans leur déménagement, leurs deux minettes Clochette et Titoune, qui a défaut d’y laisser leur vie, y laissèrent quelques touffes de poils. Elles restèrent deux jours sur le flanc a essayer de se battre pour reprendre leur souffle.

Hormis pour venir avaler d’une bouchée son gigot, ou beurk ses croquettes, Belzébuth ne venait plus dans la maison. Il avait entendu un soir parler de la quête de sa maîtresse, s’en était retrouvé penaud d’avoir été oublié ici. Il aiguisait ses griffes le long d’un chêne, sa vengeance serait terrible. Il sentait que l'histoire n'était guère catholique...