mardi 29 septembre 2009

Une rencontre

Mal de tête, un étau qui me serre les tempes, des frissons me parcourent tout le corps, peur rétrospective !

J’hésite longuement à ouvrir les yeux, je me concerte avec moi-même et me concentre sur mon entourage. Pas un bruit, pas un poil de vent, rien. L’impression d’être dans une boite. J’esquisse un geste. Ok, je ne suis pas attachée ! Bon début !

De frayeur, j’ai dû perdre connaissance au moment ou j’ai senti ce souffle chaud sur ma nuque. Je me redresse, il est temps d’affronter le danger… Oui bon d’accord, j’avoue, je n’en mène pas large non plus ! N'ayant plus aucun pouvoir sur cette île, donc autant dire que je suis nue !

Une grotte, je suis dans une grotte ! La terre est sèche et parsemée de brindilles, j’aperçois le jour qui suinte à travers un brouillard de verdure. En m’approchant, je m’aperçois que des arbres occultent l’entrée de la grotte. Je continue mon exploration, hormis une odeur animale puissante, rien d’humain ne traine ici. Je commence à me détendre ! Assez perdu de temps, il faut que je continue ma route. Je jette un coup d’œil désespéré à mes pieds, mes mocassins n’existent plus hormis trois coutures et deux morceaux de peau, ce qui me servait de chaussures est totalement, irrémédiablement foutus ! Tant pis, vaille que vaille, je commence à entreprendre une sortie pour tenter de récupérer un pseudo chemin dans cette jungle abominable.

J’attaque une sacrée descente, me raccrochant in-extrémis aux branches qui pendent, pour m’éviter une bonne dégringolade. Au passage quelques gifles bien assénées par les branchages finissent de me remettre les idées en place. Le terrain redevenant plat, je me faufile laborieusement dans la verdure. Un grondement sourd se fait entendre, mon ventre se serre, la nausée me guette, je me fige. Quelques envols d’oiseaux me paraissent de mauvaises augures. Un frôlement, une branche qui balance plus qu’une autre attire mon regard. Une silhouette sombre..

Les pires images me défilent devant les yeux ! Vais finir bouffer moi, déchiquetée en petits morceaux par une bestiole abominable qui en veut à mon petit corps Aarrgggh !!! Ma respiration s’accélère, mon cœur cogne sourdement dans ma poitrine. Mes émotions qui s’entortillent les unes aux autres me font hoqueter.

Résignée, je m’appuie le long d’un tronc d’arbre et me laisse glisser lamentablement jusqu’au sol. Autant en finir tout de suite.

La silhouette se rapproche, se précise, s’amplifie. Un loup !Souvenirs qui rejaillissent : Ma terre d’oublie ! Le loup, mon loup.

Il ne me quitte pas du regard, s’arrête à deux mètres de moi, me jauge. La truffe au vent, il me sent, baisse la tête et lance un jappement. Il se tourne, me regarde en piétinant. Dans ma tête jaillit :

- Maïa ! Fille des Eléments ! Suis moi !


 

vendredi 25 septembre 2009

Débarquement sur l'île

Grandement armée de mon courage, c’est par cette nuit de pleine lune, que je me retrouve échouée, abandonnée…seule sur la plage de la fameuse île Luna. Après maintes recommandations de mes amis, me voici embarquée non seulement sur une vieille pirogue de bambou, mais aussi dans une sale histoire…

Au fur et à mesure que je m’enfonce dans l’île, le silence s’appesantit. Les singes hurleurs de la plage se sont tus. Même pas le plus petit croassement, ne serait ce qu’un moustique.. Un truc quoi ?! Non ! Rien.

La jungle qui m’entoure s’épaissie, les lianes se font plus trompeuses, pendantes langoureuses le long des branches pour se faire étrangleuses. Les racines qui affleurent le sol se jouent de mes pieds… Provocant chutes et croche pieds. La nature se fait sauvage et redoutable. J’arrive dans une clairière, mes pas sont amortis par une épaisse couche de mousse. Une légère brume m’entoure, de légers filets vaporeux se faufilent entre les arbres pour venir m’envelopper. Une chape de plomb semble se déposer sur mes épaules, l’air est étouffant.

Au bout de la clairière, j’aperçois un marécage, où d’énormes bulles viennent éclater à la surface… Ha nan, veux pas y aller, il est hors de question que je me baigne là-dedans !! Ça c’était pas stipulé sur le contrat hein ?!

Je me retourne pour rebrousser chemin… Que nenni ! On dirait que la végétation est boostée aux hormones et s’est refermée derrière moi.

Je n’ai apparemment pas d’autre choix que ce foutu marécage de m…. !

Si j’avais sous la main, Jack, Bérénice, Ryan, Turlututu’s et consort, juré, promis, craché, je leur dirais le reste !

Beuuurrrkkkk ! Je sens la vase qui se glisse dans mes chausses, l’eau qui m’enveloppe les mollets. Des frissons de dégoûts me parcoure l’échine. J’arrache chacun de mes pas dans un bruit de succion épouvantable, et redoute de perdre à tout instant un de mes mocassins (en peau… Ils sont ruinés). Enfin ! J’en vois le bout, la berge accueillante me tend les bras. Un pas de plus et je suis sauvée.

Un pas de plus… et c’est la cata, me voilà immergée, hoquetant sous une eau noire et glacée. Me raccrochant à une souche, j’arrive à m’extirper de ce cloaque. A bout de souffle, grelottante… Marre ! J’en ai marre. Le temps de m’étendre sur le dos pour reprendre mon souffle, qu’un grondement se fait entendre. Claquements secs de bois cassés, pas feutrés. On s’approche de moi. Mes poings sont tellement serrés que je sens mes ongles qui m’entaillent la peau. Je suis aussi tendue qu’une corde d’archer. Souffle chaud et humide dans mon cou.


Je suis perdue !!!

mercredi 23 septembre 2009

La Triade



Me voici de retour à table avec mes acolytes… Jack, Bérénice, Ryan m’attendent de pied ferme ! Ils ont dépliés devant eux, une carte. Bérénice, l’esprit toujours pratique sort de son sac, calepin et stylo. C’est en renâclant que je me pose devant eux. Autant s’y mettre rapidement.Bérénice entreprend de tout m’expliquer…

- A la mort de ton père, c’est toi qui dois détenir le médaillon des pouvoirs, ce sera sur toi que reposera désormais la balance des pouvoirs. Ce médaillon, n’est pas un simple bijou. Il est aussi une carte. Sur la face de la lune, tu y trouveras des indices pour aller jusqu’à la caverne du grimoire des anciens. Sur la face opposée, ce sont des runes que tu devras déchiffrer pour te permettre de lire le grimoire, une formule en quelque sorte !

- Non attends, je ne comprends pas tout là ?! Les pirates ! Ils n’ont pas d’enfants eux ? Et pourquoi rentrent-ils en jeu dans une histoire de magie.

- non, les pirates, ne sont pas réputés pour être père de famille !! Ou du moins pour les déclarer.

Nous jetons tous un regard en coin à Jack (rouge comme son calicot).

- Gnourff ! Nan, j’en ai pas, ni déclaré, ni rien d’abord ! Pas le temps, vous ne savez pas ce qu’est notre vie à nous autres pirates !

Bérénice et moi, prenons le temps de nous payer un fou-rire ! C’est vrai que la vie de pirate, n’est guère facile. Il n’y a qu’à connaître Jack, pour s’apercevoir que les conquêtes ne se font pas que sur les océans… Je reste quand même dubitative sur le fait qu’il n’y ait aucun pirate en culotte courte qui ne galope pas partout.

- Pour avoir le droit de prétendre à l’héritage, il faut avoir été reconnu non seulement par le père, mais avoir été noté sur le livre des héritiers. Et tu es la seule depuis plus de trente ans ! Cela a jeter le trouble sur l’harmonie des cercles, car tu es une sang mêlée. Mais les hauts mages des cercles t’ont reconnue comme la seule légataire du médaillon…

Houla.. J’ai la tête qui tourne, un poids qui me pèse sur les épaules. Me faire traiter de sang mêlée ne me plaît qu’à moitié, mais si en plus on me rajoute la haine des cercles magiques et une chasse au trésor… Cela fait beaucoup pour mon petit mètre soixante sept. J’essaye de regrouper mes souvenirs. Juste histoire de voir si je comprend tout :

- cercles magiques ! Ok, triade qui regroupe les sorcières, mages et pirates.

- médaillon ! Ok ! Lègue à l’héritier des pirates (ou héritière présentement… même issue d’une sorcière)

- sang mêlée ! Ok ! Moi… la seule fille d’un pirate et d’une sorcière, reconnue encore de mieux.

- Grimoire des anciens : OK ! Vieux bouquin issu d’une légende qui détient l’harmonie des pouvoirs de la triade.

Je suis contente de moi… J’ai tout compris (suis pas blonde !!)! En gros c’est à moi, que revient le droit de protéger les pouvoirs de la triade… Wouaw ! Gros chantier !

Je jette un coup d’œil à mon entourage. Petit à petit, je commence à comprendre. Jack, pirate de son état, Ryan, mage avant tout…Mais Bérénice ?… J’y suis ! Bérénice, la magie des mots !! Ils sont tous présents. J’ai une triade devant moi. Arrrgh ! Mais heu ?! Amis ou ennemis ?! Quoi c’est vrai à la fin ! Bon, ok, j’ai eu Jack et Ryan dans mon lit à diverses reprises. Mais si moi, hormis le plaisir que j’y ai pris, ignorais carrément ce qu’ils étaient… Eux savaient pertinemment qui j’étais ! Non ? Je les HAIS ! Les petits cons !!

Vu leurs visages, je vois qu’ils ont compris le cheminement de mes pensées, Jack devient tout pâle, et Ryan rougit à vue d‘œil. C’est dans un calme olympien que je me lève et leur ajuste à chacun d’un seul mouvement, un gifle magistrale…


 

mardi 22 septembre 2009

Ya foule à Luna City



Cela fait une bonne heure que je tourne en rond sur ma plage en rongeant mon frein. J’hésite entre la colère, l’abattement.Un crissement dans le sable me fait faire volte-face, une silhouette que je connais trop bien s’avance vers moi…

- Ho non ! C’est vraiment pas le moment là !

- Calme toi Maïa, je dois te parler..

- Ben tiens ?! Toi aussi ! Décidément, tout le monde veut me parler sur cette foutue île… Casse toi ! Va parler aux autres !

Je tourne les talons, et m’enfuie presque… C’est sans compter sur son talent de persuasion. Me voici plaquée au sol, la tête dans le sable, son corps lourd et puissant sur le mien.

- Que cela ne te plaise ou pas, je dois te parler, et le ferais ! Tu entend bien là ?

- Gnriouejf Grnourrfff..fleueefpfp

J’arrête de me débattre, j’avale autant de sable que j’en recrache. Je me sens libérée, et m’assoies séant, recrachant tout ce que je peux extirper de mes poumons. Sa main vient me taper dans le dos, m’essuie le visage et m’ôte une mèche de cheveux des yeux… Frissons !

- Ha NON ! Ne ME TOUCHE PAS en plus ! Hein ! J’en ai assez comme ça, sans qu’en plus, t’en rajoute !

Surpris, Ryan se recule et ôte sa main précipitamment. Il me regarde décontenancé. Heu… j’ai dû prendre mes rêves pour une réalité là. Je vis un grand moment de solitude. Je me rajuste un peu, histoire de me donner contenance.

- Bon alors ?! Tu veux me dire quoi ?

- je suis au courant pour ton héritage, je sais ce que tu dois récupérer. Je peux te conduire sur l’île Luna. Mais il faut que tu m’écoutes ! On ne va pas sur cette île sans savoir, sans se protéger…

Allons bon, lui aussi connaît toute l’histoire ! Décidément, y a que moi qui suis au courant de rien ! ça commence à me filer un mal de crâne carabiné cette histoire.

- tu dois attendre la pleine lune pour y aller, tu ne peux y accéder qu’à cette condition.

- Mais, les autres m’ont dit, que je ne pouvais pas du tout y aller, parce que j’étais sorcière !

- Maïa, tu es une sang mêlé ! Ta mère était de quelle origine ?

- Sorcière !

- Ton père ?

- Ben pirate ! Tu le sais !

- Alors ? Tu as les deux sangs qui coulent en toi. Cette île est aussi la tienne ! Le tout, c’est que tu fasses la part des choses, entre sorcières et pirates. Tu n’auras plus aucun de tes pouvoirs sur cette île ! Tu dois absolument récupérer le médaillon…

- pffff ! Tout ça pour un médaillon ! Suis pas très bijou moi !

- Allez viens, on doit rejoindre les autres ! On va pouvoir tout t’expliquer.

Il passe devant moi pour rejoindre le chemin qui nous mène aux autres. Je fais descendre mes yeux le long de son corps… Humm ! Toujours aussi bien foutu ce mage à la noix ! 

dimanche 20 septembre 2009

Les retrouvailles... l'île


Arrivés au Kyldara, la taverne du coin, on peut enfin s’attabler devant un bon gueuleton. En fille bien polie, c’est à la fin de mon repas, que je commence à interroger mes comparses juste retrouvés.

- Alors !? Que faites-vous là ? Comment avez-vous retrouvé mon balai ? Pourquoi Bérénice t’accompagne.. Pour…

- Stop ! Arrête ton moulin à question Maïa ! : m’interrompt Jack, on va tout te raconter, laisse moi juste prendre le dessert que j’aperçois là-bas.

Comme je sais qu’il est hors de question de faire parler Jack quand il a décidé de se taper une friandise (autant féminine que nourriture), je ronge mon frein et m’offre l’extase d’une tourtière aux pruneaux arrosée d’un bel armagnac ambré. C’est enfin, en se léchant les doigts que Jack me raconte :

- Je venais de passer prendre Bérénice sur l’île des Poètes, quand on a vu une mouette se débattre en plein vol avec ton balai. Elle nous le largua pile poil sur le pont de mon navire, comment t’es tu débrouillée pour tomber en bas de ton balai ? Ne me fais pas croire que tu es venue à la nage jusque sur cette fichue île…

- Nan ! Dis donc Jack ? tu insinues quoi en pensant que je suis tombée de mon balai ? Ne t’invente pas des histoires abracadabrantes encore ! Je ne suis pas arrivée là par hasard. Une histoire de destin ?! Une chose est sûre, si je remets la main sur le capitaine du Sans Retour, je lui fais un tour à ma façon ! C’est lui m’a débarqué sur cette île. Je ne sais pas ce qu’il s’est réellement passé… Toujours est-il que je suis là !

- Le Sans retour ? Qu’y faisais-tu ? Prosper, n’est pourtant pas réputé pour prendre des passagers, une sorcière encore moins !

Tout en poussant un soupir à fendre l’âme, je raconte par le menu, la lettre reçue, l’héritage à récupérer sur une île inconnue de toutes cartes. Que des indices, rien de concret. Bérénice jusque là silencieuse me coupa la parole :

- Quel est cet héritage ? Et Ton île ? Elle a bien un nom ? Jack en a surement entendu parlé…

- A ce que la Famille Turlututu m’en a dit, ce serait un médaillon. D’un côté des Runes sont gravées, de l’autre une lune et des étoiles. L’île serait dans l’archipel des Astres… L’île Luna… Attendez ! Luna ! Mon nom.. Et quand je suis montée au sommet de cette île, j’ai pu me rendre compte que celle-ci est en étoile, elle est située dans une péninsule d’une île plus grande en forme de quart de lune… Mais alors..

Bérénice me regarde d’un air entendu, alors que Jack jette des coups d’œil inquiet aux alentours. Les mages se sont rapprochés de nous, et nous encerclent. Les pirates se mettent sur le qui-vive, la main au sabre. L’un d’eux s’avance à moi.

- Maïa ? L’île Luna est bien celle qui protège celle-ci ! Mais elle ne fait pas que nous protéger des intempéries. Il y a un grand pouvoir sur cette île. Vous ne pouvez y aller..

- Humm. Hummm… Heu Maïa.. Il n’a pas tout à fait tort. Me fait un rien embarrassé Jack, il passe d’un air nerveux sa main dans sa barbe. - Tu ne peux pas y aller, tu es une sorcière ! Je.. Je..

Je tape d’un coup de poing la table, et jette un coup d’œil noir à Jack, comment sait-il cela ?! Que me cache-t-il encore ? Bérénice pose une main qu’elle veut apaisante sur mon avant bras.

- Maïa. Il faut qu’on te parle, en fait, nous sommes venus te rejoindre pour t’expliquer des choses. On a appris pour le décès de ton père. Mais au-delà de ta peine, tu n’imagines pas tout ce que cela implique. Et cet héritage non plus…

J’en reste comme deux ronds de flancs. Ils m’ont tous menés en bateau ! Ils arrivent la «gueule» enfarinée avec de grands sourires, m’endorment avec un repas, me questionnent… Et ils en savent plus long que moi ! Je n’ose pas y croire. La peine m’étreint la gorge, les yeux me piquent. Je deviens une vrai lavette en ce moment… Je quitte la table en courant pour me réfugier sur la plage et m’abandonner à la seule chose qui peut me soulager.... Le cri primaire !


http://www.lekildara.com/

jeudi 17 septembre 2009

Tout n'est pas perdu ! l'île. 3

Il faut absolument que je me sortes de là… j’attaque une sévère grimpette le long d’un sentier escarpé qui longe la cascade. Peut être que de là-haut, je dominerais l’île. L’estomac dans les talons, je rêve de noix de st Jacques mouillées au pineau, de foie gras et sa compotée d’oignons, de tiramisu… Bref d’un bon repas ! Et j’ai beau être une sorcière, ce que je pourrais faire apparaître ne sera que du vent ! Wouaw… Quel point de vue ! je domine l’île. En forme d’étoile, elle se jumelle avec une autre île en quart de lune. Sur la péninsule, je distingue quelques maisons, ça grouille de monde. Je ne suis donc pas abandonnée ?!

Il me faut bien une heure pour redescendre vers ce village, je finis par traverser un verger ou pommes, poires abondent. C’est la curée sur le verger. Je fais main basse sur les fruitiers. J’arrive sur le village, je passe en mode furtif pour m’approcher. Amis ? Ennemis ? Je ne sais pas encore, mais si j’en crois ma rencontre avec Callaghan, je ne dois être ni attendue, ni désirée. Ha ben ça commence fort ! D’immenses panneaux genre 4x3 inondent l’entrée du village : AYEZ CONFIANCE en le MAGE CALLAGHAN !! CALLAGHAN le GRAND MAGE, il vous SAUVERA! Etc… Des petits malins, lui ont fait des lunettes, une dent cariée, et une moustache. Il m'a pas tout l'air d'être très aimé le Grand mage.

Des pas se rapprochent, je me cale derrière un panneau :

- y’en a marre ! Je peux plus le supporter !

- Faites ceci, Faites comme ça… Gnagnagna na… Il faut qu’on trouve un moyen de s’en débarrasser…du Grand Callaghan !

Ho Ho, on dirait que le petit peuple veut se rebeller ?! Ryan, avait donc raison. C’est le mage à abattre !! Je continue de me faufiler dans les rues. Plus discrète que moi, tu meurs ! Heureusement le brouhaha d’une taverne me couvre.

- A bas le dictateur ! On devrait l’enfermer, le torturer…

- Ouaip ! Faut le pendre ce sale mage des mes deux, ce… (censuré)

- hé les gars, v’là un bateau !!

Mon regard est attiré vers le port, mon cœur fait un bond dans ma poitrine… Jack !!! À côté de lui, se tient Bérénice… La douce poétesse la rejoint pour un tendre voyage. Dans les mains, elle tient… Mon balai… qui gigote dans tous les sens et meurt d’envie de s’envoler. Je suis sur le point de courir vers eux. Quand un bruit de talonnettes qui claquent m’interrompt dans mon élan. Callaghan se dresse devant moi.

- tu es faite Maïa !! Tu es dans mon île, mes mages sont prêts à te soumettre… Je vais te faire souffrir, et tes amis ne pourront rien y faire ! Gnark..Gnark.

Il en est effrayant, tellement il est devenu laid de rage. Ses talonnettes s’entrechoquent en faisant des étincelles.

- Mage Indigne ! Tu crois m’arrêter ! Tes mages ne bougeront pas le plus petit doigt ! Non seulement, tu es laid, bête et méchant, mais un dictateur ! C’est toi qui va y rester !

Nous, nous affrontons du regard. L’air s’alourdit, les nuages s’épaississent, des étincelles crépitent dans nos regards, . Tout autour de nous, se forme une foule…. Mages, pirates se confondent. On sent la force virile à plein nez (et aussi la sueur…). Callaghan passe par toutes les couleurs, il est devenu aussi mauve que sa toge. Il bave, éructe.

- Mages de l’ile Etoile, emparez vous de cette sorcière ! Faites la bruler ! Elle a oser braver les interdits, accumulez les fautes !!! Tuez-là, ECARTEZ LA… Argggghhh : le reste se perd dans un gargouillis…

Tous les regards se posent sur moi… Ben quoi ?! Bon d’accord, ce que je viens de faire n’est pas très réglo.. Mais au moins, c’est efficace. Je viens de lui coller une beigne en plein sur son énorme pif morveux. Je l’ai mis KO du premier coup, il est là, les bras étendus en croix. Maïa luna : 1 / Callaghan : 0.

- Je vous le laisse les gars, mettez le au frais, faites-en de la charpie, m’en fous ! Je veux plus le voir, il m’a gonflé grave !

Après l’étonnement, la joie se fait ressentir. Quelques uns en profitent pour lui coller un ou deux coups de tatane dans les côtes. Jack et Bérénice me font un sourire en coin.

- Ben alors Maïa ?! On se lâche ?

- Ouaip… Allez tournée générale à la taverne les gars ! Faut qu’on cause…

lundi 14 septembre 2009

Une île. Callaghan. 2


SOIF…. FAIM… CHAUD….Réveil tendu sur mon île, le temps d’arriver à mettre les yeux en face des trous que je me remémore mon périple. Un gargouillis disgracieux se tortille dans l’estomac, et puis j’ai soif aussi !Allez courage ma fille ! En avant pour une visite de l’île…

Une heure de parcours du combattant après…Entre lianes, ronces, épines, souches et bestioles pas du tout affriolantes… Plus pourrie comme île, tu meurs ! Je tombe sur une clairière d’amour.

- Hé, ici, ou c’est tout, ou c’est rien !

Le doux chuchotement d’une cascade qui dévale dans un adorable bassin de pierre, entouré de fougères, fleurs d’hibiscus de toutes les couleurs m’accueillent avec un balancement hypnotique dut au vent. Je ne résiste pas à l’accueil, après avoir goulument bu, je me jette voluptueusement dans cette ondée avenante. Quelques brasses, pirouettes finissent de me débarrasser du sable entassé dans les coins. Bonheur intense ! Je me détends enfin…

- voici donc la Fameuse sorcière ? La Maïa Luna de malheur ! Me jette une voix caverneuse.

Sursaut de pudeur, outrage à ma nudité !! Pas moyen d’être tranquille pour barboter cinq minutes ! Au dessous de la cascade, j’aperçois la silhouette qui m’interpelle, l’eau la rend flou, mouvante, un éclair mauve, un autre jaune. Je retourne à la berge, pour au moins me revêtir, ne plus me sentir en posture d’infériorité face à ce qui me semble de l’animosité !

- HAHAHAHAHA ! Vous voilà donc sur mon île ! Vous ! Le rebut de sorcière… la dépravée…la…la…

Mais ! c’est vraiment qu’il me cherche lui ! Je jette un nouveau regard sur le colérique. Wow ! C’est quoi ça ? J’hésite longuement devant l’énergumène qui se dandine devant moi.. D’abord, c’est mauve de la tête au pied… Une toge ?! Oui, une toge, avec un énorme C jaune sur le ventre semi bedonnant, sur la tête un chapeau biscornu assorti, des petits pieds dépassent de la robe, garnis de babouches à clochettes… et à talonnettes de 10 cm.

- Me regarde pas comme ça EFFRONTEE ! On ne me regarde pas dans les yeux, moi le grand, le magnifique CALLAGHAN !

Qui ça ?! Connais pas moi ce con ?!

- D’abord « Magnifique Callaghan », je ne vous ai pas regardé dans les yeux, votre chapeau est tombé dessus…

J’esquisse un sourire. Ho, léger le sourire, je ne voudrais pas le vexer. En douce, je continue l’inspection du bonhomme. Donc, petit (à talonnettes), les yeux rapprochés, fouineurs et haineux, cachés derrière un énorme pif rouge et picoté, ou de forts gracieux poils s’aèrent. Une bouche, non ! Rectification, un rictus qui ne s’ouvre que pour avoiner, maudire, pleurnicher… ça y est, je le remets ! Le mage Callaghan, le grand contrôleur de son institution… Aïe ! Je vais avoir du mal à m’en dépatouiller de celui-là ! Colérique au possible… Il est du genre à cheval sur le code… En veut à la terre entière. Ryan, mon âme damnée, m’en avait touché deux mots !

- Le pire mage que la terre peut porter, un faux cul pas possible qui s’approprie ton nouveau balai, en prétextant qu’il est le plus ancien des mages -donc c’est un dû-, il ne passe son temps qu’à hurler après les autres, hurlements, gargouillis d‘ordres, d‘injures et d‘imprécations….Seule tendance à la mettre en veilleuse dès que tu t’approches un peu trop prêt de lui.

Le vilain bonhomme, en a profiter pour se rapprocher… Beurk ! Il bave en plus !

- Gnark..Gnark…Gnark… Tu es prisonnière, la sorcière ! Je vais te coller au bucher vite fait moi. Plus jamais tes sales papattes sur un de MES mages ! Et plus jamais de mains sur toi…SLUUURP : fait-il en ravalant sa salive.

Il commence sérieusement à m’énerver celui-là, Deux pas, et je suis sur lui. Ses vilains petits yeux sadiques en profitent pour se faufiler dans mon décolleté (il m’arrive aux épaules… petit..petit..). Je lui jette un index vengeur contre son front et martèle mes mots :

- On- est -gentil -avec- la -dame, qui-a -passé- une- mauvaise -nuit, et- on arrête- de- baver… et -de-faire -chier- le -MOOOONNNNNDE !

PIUOOUUUUFFF, un nuage de fumée violette, l’affreux a disparut.

- GNARK..GNARK..GNARKKKK… On va se revoir ma douce !…

- P't'être bien.. M'en fous !

C'est que j'ai les crocs moi... Je me sens un poil hargneuse là ! Faut que je trouve à manger.

dimanche 13 septembre 2009

Une île



Il fait nuit, une nuit sans lune, juste des étoiles qui se reflètent sur l’océan. Le doux bruit du ressac, le sable encore chaud me glisse entre les doigts. Paysage de carte postale, tout n’est que beauté, douceur.


Une furieuse envie de pleurer m’étreint la gorge, des larmes menacent d’inonder mon visage, d’une main rageuse je m’essuies les yeux et renifle un bon coup.

Au large… Un sloop qui s’envole toutes voiles dehors, et bondit de vagues en vagues vers une nouvelle aventure. J’aperçois sur la poupe du bateau deux silhouettes qui me font un dernier adieux. Ils m’ont largués ! Les fourbes.

J’ai été débarquée sur cette fichue île de m… ! Même pas mon balai. Je tente le tout pour le tout, cours vers l’eau et fais un superbe plongeon. Je touche le fond, me racle la moitié de la face, surprise, j’ouvre la bouche et avale de l’eau à pleines gorgées ! Je reprends pieds, sors la tête de l’eau, crache, recrache l’océan avalé. J’extirpe une étoile de mer coincée entre mes dents, un kilo d’algues accroché à mon soutif, et une tonne de sable dans mon slip (pour une fois que j’ai pas pris un string !). Je suis dans une colère noire… et vexée ! Terriblement vexée.

Je tire de mon baluchon, de quoi me changer quand je pose mes yeux sur mes dessous qui se tirent à la sauvette entre les pinces d’un crabe.

- Hé mais c’est quoi ce trip ?

D’un claquement de doigt, je grille le crabe façon surimi et récupère ma tite culotte.

Je n’ai pas fumée, pas bue, je suis pas ensorcelée… Enfin, je crois ! J’ai pris ce bateau pour partir sur une île lointaine ou m’attendrait (dixit une lettre emmenée par mouette porteuse, mon héritage). Renseignements pris auprès des Turlututus, je ne pouvais faire autrement que d’y aller.

- Mais uniquement en bateau Maïa, tu ne peux pas voler, ton balai n’aura aucun pouvoir là-bas.

Tant pis, j’ai quand même pris le balai en remorque avec la ferme intention de trouver une formule pour le faire voler une fois arrivés là-bas. J’eus simplement sur bateau, maille à partir avec le mousse, qui n’avait rien trouver de mieux pour laver le pont… que de se servir de MON BALAI. Il le trempait allègrement dans un seau d’eau de mer et du savon noir. Alors que mon balai se tortillait dans tous les sens pour se sauver, cet immonde mousse beuglait comme un putois :

- Suis ensorcelé, suis possédé, ya le diable qui me tient par les mains et veux me noyer… Veux pas mourir ! Cap’taine AU SECOURS.

Je dus lui faire un sort d’entrave pour qu’il se calme, le tout accompagné d’une belle gifle pour lui faire retrouver son souffle.

- tais-toi ignare, calme toi, ou je te change en hareng saur.

Estomaqué, le mousse me regarde, les yeux ronds comme des soucoupes, ouvre la bouche comme un four, prêt à se remettre à hurler.

- Oui m’dame, j’me tais, m’dame la sorcière, j’voulais pas m’dame…

- C’est bon, le mioche, retourne dans ton coin et fais ta lessive, je ne te ferais aucun mal.

Il fila sans demander son reste, se mettre à l’abri dans la carré.

- TOUSSSS… TOUSSS. PLOP..PLOP… TOUSSS

Derrière, le mat de misaine, je retrouve mon pauvre balai, les joncs dégoulinants à crachouiller des bulles, j’entreprends de l’essorer, lui lisser les joncs dans le bon sens.

-psssi… psssiii… chuchotis… chuchotas….

Pas le temps de me retourner, que 4 mains m’empoignent, me ligotent et me trainent en cale. Bâillonnée… Je roule des yeux furieux, prêts à lancer des éclairs.

- Bâillonnée la sorcière ! Et attachée, impossible pour toi de jeter un sort sans murmure, ni tes mains. Tu crois quoi toi ? Que tu peux grimper comme ça sur mon bateau et menacer mon équipage ? T’inquiète la rousse… On va juste te payer des vacances salutaires… Histoire de te détendre !

Et me voilà sur cette île, sans mon balai, en tite culotte… Mais avec du surimi comme repas…

jeudi 10 septembre 2009

Dégoûts, des couleurs



Une espionne connue du cru m’a demandé un jour :


- Mais qu’as-tu donc contre les blonds ?!


Ben rien, ils sont beaux, les blonds ! Et puis ils sont intelligents ! (les blondes c’est moins sûr… à ce qu’il paraît!!!). Ils ont les yeux bleus, les blonds…

Naaonnn !! Je rigole ! Je peux pas les voir les blonds !! Pourquoi ?

Avez-vous seulement l’idée de la vie d’une rousse ?! De ce qu’elle doit endurer tout au long de sa vie ? Alors quand on cumule le statut de rousse et le boulot de sorcière…

Dix ans ! Rentrée à l’école de sorcellerie. Les mioches a cet âge là, sont non seulement ingrats, mais stupides. D’un tempérament timide et un peu farouche, je n’en mène pas large. Tout le monde est là à se regarder un chien de faïence, à travers les regards en coin se lient déjà les amitiés et les inimitiés. Devinez ?!! Pour moi les inimitiés ! Les hostilités se sont déclarées assez rapidement d’ailleurs.

- Yep, la rouquine ?! C’est les mouches qui t’ont chier dessus ?

Premier fard ! Grand malheur, les rousses rougissent plus facilement que les autres ! Et puis les tâches de rousseur ça me connait. J’en suis garnie, le soleil apparaît, et elles dansent la carmagnole pour fleurir mon visage ainsi que mon corps. Celui qui avait lancé cette gentille boutade s’appelle Tristan.. Je vous le donne dans le mille ! Un blond aux yeux d’ aigue marine, le teint encore bronzé par le soleil de Bermudes. Ces acolytes éclatent de rire (tous plus ou moins blond). L’étau se resserre, je suis encerclée. Un petit gros, le nez en boudin me bouscule en se pinçant le nez…

- hééé mais tu pues, la rouquine

- C’est la poisse, une rouquinasse !

- Tu vas finir sur le bucher…

- Cheveux de feu… Poil de carottes.. Rime avec chiottes !

Distribution de baffes à la récré, je marque les coups, mais à mon grand plaisir, les blonds aussi. Et quelques fleurs de lys éclairent leurs minois de mon empreinte.

Seize ans, lycée des sortilèges. On retrouve les mêmes. Quelques blondes se sont rajoutées. Très stylées, très peinturlurées… Fond de teint à bloc, rouge à lèvres carmin, yeux fardés pour faire ressortir les bleus de leurs regards. Belles ! Dieux, qu’elles sont belles ! Mais froides ! A peine, un sourire, des fois que le rouge à babines se fendille. Depuis, j’ai des difficultés avec le : Tu es belle ! Je revois ces superbes blondes (magnifiques…certes), mais d’une froideur épouvantable qui me jaugeaient de haut. Enfin du haut de leur 15 cm de talons.

Forcément la rousse que j’étais (et que je suis restée), la crinière et le museau au vent, la bouille parsemée de taches, et le rire tonitruant fait tâche dans ce milieu de blonds papiers glacés, toujours bien sapés, se tenant merveilleusement bien. Le fameux Tristan est là aussi… Il commence à vouloir se rapprocher dangereusement.

- Hummm Maïa, tu es belle (sic), tu es comme un bouton de rose… Heu tu couches toi non ? Il paraît que les rousses dans ton style, elles sont chaudes !

Du con ! Et ma main à moi dans ta tête à toi ??!!! Une rougeur intempestive inonde encore une fois mon visage. Je hais ça ! L’impression d’être vulnérable, qu’on interprète des choses qui ne sont pas.

Mais à mieux y regarder, le Tristan si parfait, ne l’est pas… Ces acolytes féminines non plus d’ailleurs. La puberté ! La puberté les a attaqué… le plus sauvagement possible. Sous le fond de teint, l’acné !

Je tiens ma vengeance ! Ma peau de rousse… Celle parsemée de tâches de son (les fameuses chiures de mouches), celle qui rougit d’un rien, que ce soit soleil ou réflexions ne craint pas les attaques de l’acné.

Non, la blontitude ne m’attire pas du tout. L’image parfaite des blonds me déplait, me dérange. L’idée de clones m’apparait. Et dire que des millions de femmes se transforment pour devenir le fantasme de l’homme. Pouah ! Parlez moi des bruns, des châtains et des rouquins ! De regards gris, bruns, émeraudes…

Rhôôô… Va falloir que j’appelle encore mon psy !

mercredi 9 septembre 2009

Quelle drôle d'idée !!

- Chériiiieee !!!! C’est moi, je suis rentré !! Elle est où ma petite femme chérie. Hummm…Ca sent bon ici.

- Hihihihi… Je suis là, mon Minou, je te prépare un bon repas.


Je suis devant ma super cuisine, super équipée, à mitonner un bœuf miroton pour l’homme de ma vie… Et quel Homme, un beau spécimen blond, d’un mètre quatre vingt, les yeux azurs qui me regardent avec émerveillement. Je suis sur un petit nuage…


- Mamaaaaan !!! On est là, hé ben tu sais l’école cette année, c’est dur hein, et puis, la maîtresse elle est pas gentille… Elle a déjà punie Pénélope !


Ha voilà nos deux princesses, aussi blondes que leur papa… Quoique Pénélope a des reflets roux dans ses longues boucles fines. Et Constance est jolie comme un cœur. Deux petits amours de fillettes qui rendent leur papa et leur maman tous fiers d’elles.


La sonnette retentit, j’amorce à peine un pas vers la porte, qu’elle s’ouvre avec fracas et me retrouve devant la copie conforme à mes filles et mon mari… Quel plaisir !!


- Ho Belle maman, vous êtes venue ?!


- Oui ma Chérie, je ne pouvais pas rater ton anniversaire.


Patachou, notre petit labrit saute dans tous les sens, pour faire la fête à Mamie Lulu……..


 


STOP !! Arrrghhh…


Je suis en sueur, au beau milieu de la nuit. Pleine lune, j’aurais dû m’en douter ! D’un regard, je m’assure de mon environnement. ..


Cuisine ok !


Séjour Ok !


Lit Ok !

Chat ? Chat ! Ok !


Par la fenêtre je vois mon vieux chêne, la lune se mire dans l’étang.


Un cauchemar !! Un fichu cauchemar qui m’a collé la trouille de ma vie !


Marié passe encore…..


deux filles je l’accorde volontiers….


Mais Blonds !!???


Tout mais pas ça !


Alors là non, je peux pas.


Et puis la super cuisine équipée, le bœuf miroton, et puis la gentille belle-mère qui m‘adore ! Beurk… C’est limite la nausée là.


Bon ! Faut que je me regroupe là… Récapitulons… Ha ben oui ! Bien sûr ! la jurancienne d’hier soir avec la famille Turlututu. L’heureuse nouvelle, du 3ème en route, une Fille !! ça tombe bien, eux qui avaient déjà 2 sacrés Loulous ! Même Belzébuth s’en méfie, c’est dire ! Il est vrai que toute la soirée entre deux ou trois essais de sortilèges, et deux ou trois verres de Jurançon, on a parlé famille, fallait bien que ça me taraude ! Mais de là à faire un cauchemar pareil…


Bon la trentaine passée… Va falloir que je mettes au boulot quand même. Il serait temps que je sois sérieuse… Mais au fait… Ce loup rencontré ?! Je le revois quand ?

mardi 8 septembre 2009

Quand Jack me réveille


Marquée dernièrement par le calicot rouge de Jack, je suis à peine réveillée (moi qui pour une fois, dormais du sommeil du juste) qu’il me lance un défi. Ce cher Pirate ressurgit dans ma vie, comme ça, sans tambour ni trompette, le tricorne bien planté, alors que j’ai arrêtée de le pourchasser, de crier vengeance… Il arrive la bouche en cœur à la porte de ma chaumière et me dit dans un sourire enfantin…



- Maïa, raconte moi une Histoire ?!

- Grnoufff… Moi au réveil, premièrement suis pas étanche, et de deux, des histoire j’en connais pas !!

- Si Maïa ! Ton histoire à toi, je vais te poser des questions, et tu y réponds…

Bon, je dois dire que là, je fais un peu la gueule ! Il est à peine 11h du matin, j’ai les yeux cotonneux, la voix enrouée… Bref comme on dit, chez nous, la tête dans le cul quoi ! Et puis j’avais un planning plutôt serré là.

Sûr de lui, il rentre dans ma chaumière et s’installe paisiblement avec un sourire à ma table.

- Je ne partirais pas tant que je n’aurais pas mes réponses !

Je ferme les yeux, pousse un soupir… Le temps de préparer un café, autant se plier à cette contrainte et lui raconter.. Ma vie…

- Vas-y balance tes Questions Jack !



1 - Ton premier amour !

Pff… Mon premier amour… Je sais pas moi… J’avais des tresses, j’apprenais mon grimoire de sorcellerie par cœur, et ce jeune homme est venu me le chiper des mains. J’ai commencé par lui coller une beigne, il a fini par m’embrasser. J’avais 10 ans !



2- Ton plus bel amour, le plus grand, le plus plus…

Celui-là je le connais.. Mais si je te le racontes tout de suite, l’histoire de Maïa s’arrête là !!! C’est que je commence à avoir des lecteurs moi !!! (je me la pète non ?) Alors là Jack, il te faudra attendre pour le connaître celui là… Mais je t’assure qu’il est grand, qu’il est beau… Et que c’est une belle histoire !



3- Un amour secret que tu as eu ?

Rhaaaaa ! M’énerve là avec ses questions à la con ! S’il est secret ! Pourquoi que je t’en parlerais hein ? Allez je vais te contenter va… l’âme damnée, le mage ! Ce fut secret durant de longues années !!



4 - l’endroit le plus insolite pour faire l’amour ?

Sur un balai… Haaa, ça te coupe le sifflet là hein ! Et crois moi bien Jack, que rien ne vaut un bon lit ! Parce que le balai côté confort, tu repasseras. Il en faut de l’équilibre ! Et je me souviens que j’étais plus occupée à contrôler tout ça qu’à faire notre petite affaire. J’ai pas aimé du tout.. Du tout…



5 - une rencontre par internet qui t’a marquée ?

Inter… quoi ? Trop moderne pour moi !!! Et dans ma forêt, j’ai pas le WIFI, déjà que j’ai pas l’électricité… Nan, nan, moi, je communique encore par pigeons voyageurs ou mouettes porteuses ! Celle qui m’a le plus marquée ? La tienne Jack ! Hormis nos aventures, celle humaine que l’on a tous les deux, nos conversations et délires.

- Je te remercie Maïa, tu vois que tu as répondue… Bon on fait quoi là ? Me sourit-il…une étincelle égrillarde dans l’œil.

- Hep là.. Je lui claque sa main qui aurait une vilaine tendance à glisser sur mes hanches, le prend par la main et le met dehors sans aucune marnière.

Il est bien mignon Jack la Flibuste, je l’aime beaucoup, mais être tirée du lit de bon matin juste pour raconter une histoire… Faut pas pousser ! La sorcière au réveil… ben elle est pas commode !

lundi 7 septembre 2009

Ryan - Une âme damnée



Il est des petites choses comme un gravier dans le soulier, un grain de sable sous la dent ou une épine dans le pied… des petites choses comme celles-ci qui agacent, démangent prodigieusement. Durant ma vie de sorcière, entre les sorts, les envoutements, les charmes et incantations ; à diverses reprises j’ai eu droit à des morceaux choisis, des instant affligeants, des moments d’extases profondes ou de dégouts…


La rencontre avec une âme damnée est un moment fort qui vous suit, vous poursuit durant toute votre vie… Si..si.. Je confirme, elle s’éloigne, on l’oublie et PAF, elle revient. Et c’est reparti pour un tour. Mon âme damnée à moi, c’est un mage ! Hé non pas un sorcier, un pirate comme on pourrait si attendre, mais un mage !! Et pourtant on sait bien que mages et sorcières font jaillir des étincelles de mauvaises augures ! C’est bien là, le problème d’ailleurs, c’est qu’entre lui et moi.. C’était bien des étincelles, mais par n’importe lesquelles ! Plutôt du genre sexuelles (si vous voyez ce que je veux dire)… Le hic voyez vous, c’est qu’il y eut des accointances très rapides entre lui et moi. Et ça, jamais au grand jamais (dixit les grimoires de sorcellerie) ne doit arriver sous peine d’être toujours liés ! Ben voilà, on en est donc là !


Donc ce mage irlandais au nom de Ryan m’a quelque peu estourbie sous un charme quelconque grâce auquel devant lui je me pâmais (et encore le mot n’est pas assez fort !!). C’est pas compliqué, il suffisait :


1- qu’il rentre dans une pièce


2- que nos regards se croisent et s’accrochent


(petit a - tellement puissant le regard que c’est tout juste si on ne dessapait pas sur le champ)


3- l’impression d’être aimantés, et se rechercher (petit b - il paraît que s’en était gênant pour les personnes présentes ! C’est dire !)


4- que l’on se touche, s’effleure.


5- Arrrgh ! Trop tard, j’étais déjà dans ses bras à fondre sous ses caresses, me repaitre de lui et inversement.


Comment vous dites ? Une relation ?! Heu.. Je ne sais même pas si l’on peut appeler ça comme ça ?! J’ai un doute ?!Mais bon passons ! Les folles années de ma jeunesse faisaient quand même en sorte que je m’amourache vite de l’homme..heu.. Du mage.. Entre deux soupirs, deux gémissements, avec l’air de rien, je lui sortis quand même à plusieurs reprises.


- Arrggghh, je t’aimeeeeeuh.


Un réponse attendue ?! Que nenni, nada, que dalle. Juste un regard ! Mais heu puissant le regard… Et moi frêle sorcière qui toujours me désespère.. Attendait patiemment mon mage (enfin plutôt le mâle qui passait à ma portée). Chemin faisant, l’oublie se faisait, une pensée par-ci, par-là. Mais comme un sort, ce fichu mage à la gomme finissait par disparaître !


Ho j’aurais pu lui lancer un sort, le faire revenir, tripatouiller une formule ou deux.. Mais dans le grand grimoire c’est une des lois.


Point de magie pour enchainer un amour !! (et en plus c’est écrit en rouge et souligné deux fois). Cette épine dans le pied ressurgissait toujours au moment ou je m’y attendais le moins… au sortir d’une soirée arrosée, derrière un chêne lors d’un convent. Il s’établissait un jeu de séduction, d’attouchements..qui se terminait invariablement… Bon disons le mot vrai : ORGIE.


Et vous savez pourquoi je repiquais au truc dès que je pouvais ?!!!


Parce que jamais il ne m’a sorti un mot ! Une phrase ! (bon ok on avait quand même de grandes conversations…) Le mot, La phrase, le petit truc qui aurait pu me faire dire que moi aussi, je l’avais un peu envouté !! Ça m’agace ça !!!