dimanche 21 juin 2009

Terre d'oublie Vol.1




Au diable chagrins, gueules de bois et tout le tralala ! Marre, marre... MARRE !


C'est à peine le petit matin, la tête encore en vrac, les neurones pas tout à fait en contact, que je me décide. Je prends mon sac, ma couette, tire Nanette du lit, la prend sous le bras et décollons vers ma terre ancestrale.


Mon balai rechigne au démarrage, pétarade et peine à décoller. On pourrait croire que nous sommes chargées. Il sautique d'un mètre ou deux, et cale littéralement au pied d'un chêne.
- C'est pas Dieu possible d'être si mal équipée ! m'attaque Nanette, si c'est comme ça, je reste là !
Elle me pousse à partir seule, à me reprendre en main, à m'envoler sous un ciel plus clément.
D'un hochement de tête, je l'approuve et relance le kick de mon balai. Celui ci sursaute et Miracles des Miracles accepte enfin de décoller. Il faut vraiment que je me décide à lui faire passer une révision. C'est parti mon Kiki ! A moi la terre d'oublie !!

Je me pose en délicatesse au milieu de coquelicots qui s'éparpillent en dodelinant de la tête sous les assauts du vents. Mon petit pied à terre est là qui m'attend, petite cabane de pêcheur au bord du bord de la mer. Le vent s'engouffre dans mon chignon, dont des mèches s'éparpillent semblant s'envoler comme une nuée de papillons. Une stèrne trouve ça marrant et s'égosille au dessus de moi. Je me méfie quand même... ça, c'est comme les goëlants, ils trouvent tout marrant, y compris te chier de dessus en vol.


Me voici seule sur mon bout d'île face à l'océan, aux voiles des sinagots qui sillonnent le Golfe, c'est beau... Tellement beau que ça en fait mal, et j'écrase discrètement une larme qui s'échappe.
Sur mon coeur, comme mon esprit un grand calme règne.
Au bout de quelques heures, je me retrouve, pantalon relevé sur les mollets, batiffolant avec ravissement dans l'eau. Me voici passée sur Berder, assise sur un rocher, regardant devant moi défiler les bateaux qui rentrent au port. Mon regard se perd dans le courant de la Jument, l'horizon m'enveloppe, je renoue avec ma terre d'oublie.






3 commentaires:

Rackham Le Rouge a dit…

Joli texte Maïa, qui montre ton amour et ton osmose avec la nature...
Bon matin et
besos
Jack

jean-jacques a dit…

magique berder qui fait son isle quand la marée lui chante
:-)

falbala a dit…

je suis en pleine lecture de tes récits et ça me plait bien !! ha !! la Bretagne, Berder et j'en passe....