dimanche 28 juin 2009

Terre d'oublie Vol 2


Prise d'un romantisme sans équivoque, d'une réminescence de foi. Je pars à l'assaut de ma "Forêt", parcoures les lieues qui me séparent encore du tombeau de mon maître.
Entre les arbres enchevêtrés j'aperçois au fur et à mesure de mon avance, des ombres mouvantes de chevaliers scintillants dans leurs armures. Accotée à un chêne centenaire, une femme m'observe, elle me salue d'un hochement de tête, un sourire éclairant son visage. Son regard vert étincelant me sonde et m'emplie de paix. D'un geste de la main, elle m'incite à poursuivre mon avancée.

Les sources qui abondent sur les landes sourdent à peine dans les rochers qui affleurent au milieu des bruyères. Je m'y épanche et espère connaître la source de jouvence.
Sur le tombeau de Mon maître, je laisse échapper une larme et pose mes mains sur les roches granitiques qui lui serve de protection. D'un geste lent et sensuel, j'appose une carresse sur les pierres, un rayon de soleil vient m'étreindre dans un doux calin. Je ferme les yeux et me laisse à aller à la nature.

Un craquement de brindilles me fait sursauter, j'ouvre les yeux, je suis seule. Les oiseaux qui deux minutes auparavant me faisaient une aubade se sont tus. La nature semble s'écouter.


Un feulement se fait entendre... Au premier abord, il me semble reconnaître Bélzébuth ! Mais ce ne peut être lui... Il est resté à la chaumière, trop occupé à courser les minettes du coin, ne rentrant qu'au petit matin pour se reposer de ses orgies nocturnes.


Le feulement reprend plus fort, plus près. Malgré moi, la peur sourdoie sous ma peau. Je tourne la tête de tous les côtés, cherchant à percer les sous bois pour apercevoir la bête. Je m'accroche aux pierres, voulant faire qu'une avec elles, cherchant leurs protections. Sous le couvert du bois, j'aperçois deux yeux verts qui me fixe... La femme de tout à l'heure ? Non ! elle était plus grande.

Un rayon de soleil accroche la silhouette figée, une fourrure fournie et grise ... Un loup !
Je lâche malgré moi un soupir, un Loup... Depuis le temps que j'en révais !

Mais tel un cheval au galop, la peur revient et m'étreint. Putain ! Un loup ! d'un coup de reins je monte carrément sur le tombeau. C'est d'un ridicule ! Comme si ce loup ne pouvait pas en faire autant. Tant pis ! par toute ma volonté, j'implore Merlin et Viviane de m'aider...

Une voix s'impose :


- Regarde le, ne le crains pas, ne le fuis pas.


Je retiens un geste d'humeur et un ricanement. Elle est bien bonne celle là ?! C'est quoi ces conneries? J'ai beau vivre dans mon monde de faërie, de sorcières, lutins et Cie, je ne tiens pas à finir bouffer non plus !


- Maïa Luna !Fille des éléments ! Regarde ton destin en face, tends la main vers lui, et deviens !


Je souffle un bon coup, après tout, qui ne tente rien, n'a rien ! Mon regard croise celui du loup.


Me voici propulsée dans un autre monde ; sur un rocher un corps m'étreint, des mains parcourent le mien dans une sensualité exquise. Une bouche cherche la mienne et me laisse pantelante. Je croise un regard vert qui devient marron et m'enveloppe de douceur et d'amour. Dans un soupir, j'atteinds la plénitude et le plaisir.


La vision s'efface aussi rapidement qu'elle est venue, contre ma jambe s'appuie le corps du loup, sur mon genoux sa tête appuyée, le museau souriant. Des voix s'approchent... Mon loup s'enfuie, il reste un instant à la lisière du sous bois, me jette un dernier regard dans lequel je me noies et disparaît. Je descends du tombeau, appose mes mains une dernière fois. J'y pose un brin de bruyère dan s une offrande, murmure un remerciement.

Je quitte Brocéliande sereine et ressourcée.

2 commentaires:

Rackham Le Rouge a dit…

Et un feulement de pirate, tu l'entends ?
Joli texte, Maïa Luna, on sens ton osmose avec la nature...
et merci à toi de ce récit !

Bises
Jack

Anonyme a dit…

Il m'a fallu arriver à la fin pour en être certaine mais j'avais bien reconnu la forêt de Brocéliande ! Le bonjour à Merlin ;-)