dimanche 13 septembre 2009

Une île



Il fait nuit, une nuit sans lune, juste des étoiles qui se reflètent sur l’océan. Le doux bruit du ressac, le sable encore chaud me glisse entre les doigts. Paysage de carte postale, tout n’est que beauté, douceur.


Une furieuse envie de pleurer m’étreint la gorge, des larmes menacent d’inonder mon visage, d’une main rageuse je m’essuies les yeux et renifle un bon coup.

Au large… Un sloop qui s’envole toutes voiles dehors, et bondit de vagues en vagues vers une nouvelle aventure. J’aperçois sur la poupe du bateau deux silhouettes qui me font un dernier adieux. Ils m’ont largués ! Les fourbes.

J’ai été débarquée sur cette fichue île de m… ! Même pas mon balai. Je tente le tout pour le tout, cours vers l’eau et fais un superbe plongeon. Je touche le fond, me racle la moitié de la face, surprise, j’ouvre la bouche et avale de l’eau à pleines gorgées ! Je reprends pieds, sors la tête de l’eau, crache, recrache l’océan avalé. J’extirpe une étoile de mer coincée entre mes dents, un kilo d’algues accroché à mon soutif, et une tonne de sable dans mon slip (pour une fois que j’ai pas pris un string !). Je suis dans une colère noire… et vexée ! Terriblement vexée.

Je tire de mon baluchon, de quoi me changer quand je pose mes yeux sur mes dessous qui se tirent à la sauvette entre les pinces d’un crabe.

- Hé mais c’est quoi ce trip ?

D’un claquement de doigt, je grille le crabe façon surimi et récupère ma tite culotte.

Je n’ai pas fumée, pas bue, je suis pas ensorcelée… Enfin, je crois ! J’ai pris ce bateau pour partir sur une île lointaine ou m’attendrait (dixit une lettre emmenée par mouette porteuse, mon héritage). Renseignements pris auprès des Turlututus, je ne pouvais faire autrement que d’y aller.

- Mais uniquement en bateau Maïa, tu ne peux pas voler, ton balai n’aura aucun pouvoir là-bas.

Tant pis, j’ai quand même pris le balai en remorque avec la ferme intention de trouver une formule pour le faire voler une fois arrivés là-bas. J’eus simplement sur bateau, maille à partir avec le mousse, qui n’avait rien trouver de mieux pour laver le pont… que de se servir de MON BALAI. Il le trempait allègrement dans un seau d’eau de mer et du savon noir. Alors que mon balai se tortillait dans tous les sens pour se sauver, cet immonde mousse beuglait comme un putois :

- Suis ensorcelé, suis possédé, ya le diable qui me tient par les mains et veux me noyer… Veux pas mourir ! Cap’taine AU SECOURS.

Je dus lui faire un sort d’entrave pour qu’il se calme, le tout accompagné d’une belle gifle pour lui faire retrouver son souffle.

- tais-toi ignare, calme toi, ou je te change en hareng saur.

Estomaqué, le mousse me regarde, les yeux ronds comme des soucoupes, ouvre la bouche comme un four, prêt à se remettre à hurler.

- Oui m’dame, j’me tais, m’dame la sorcière, j’voulais pas m’dame…

- C’est bon, le mioche, retourne dans ton coin et fais ta lessive, je ne te ferais aucun mal.

Il fila sans demander son reste, se mettre à l’abri dans la carré.

- TOUSSSS… TOUSSS. PLOP..PLOP… TOUSSS

Derrière, le mat de misaine, je retrouve mon pauvre balai, les joncs dégoulinants à crachouiller des bulles, j’entreprends de l’essorer, lui lisser les joncs dans le bon sens.

-psssi… psssiii… chuchotis… chuchotas….

Pas le temps de me retourner, que 4 mains m’empoignent, me ligotent et me trainent en cale. Bâillonnée… Je roule des yeux furieux, prêts à lancer des éclairs.

- Bâillonnée la sorcière ! Et attachée, impossible pour toi de jeter un sort sans murmure, ni tes mains. Tu crois quoi toi ? Que tu peux grimper comme ça sur mon bateau et menacer mon équipage ? T’inquiète la rousse… On va juste te payer des vacances salutaires… Histoire de te détendre !

Et me voilà sur cette île, sans mon balai, en tite culotte… Mais avec du surimi comme repas…

5 commentaires:

Rackham Le Rouge a dit…

Wouah ! Une série à suivre ?
Bonne idée, on va bien voir comment tu vas te sortir de cette île...

J'ai déjà quelques idées ! ^^

Vite la suite...

Besos petite sorcière
Jack

Dame Sco' a dit…

Eh bein j'espère que l'héritage vaut le coup parce-que le sable dans la petite culott y'a rien de plus désagréable ! Pour le surimi bof bof, tu peux faire apparaître de la mayo en accompagnement ??!!

Turlututu a dit…

Que diable, j'en pensais pas mieux ! Sacre bleu, ces pirates non aucun savoir vivre. Est ce l'horreur ou la peur qui les poussent à agir de la sorte ? C'est vrai, l'inconnu fait souvent peur... Mais MAIA, va devoir se débrouiller seule... Héritage ! Balai ! autant de questions sans réponses pour le moment. Au fait, comment va elle s'y prendre pour sécher son String sur l'île ? Hihaaaaaaaaaa !!!

Maia Luna a dit…

Jack... Oui, on commence réellement l'histoire de Maïa là. le décor est enfin fini de planter, les choses sérieuses vont commencer !
Sco'...Pour l'héritage, j'avais pensé à une collection de string, mais je me suis dit que ça ne faisait pas sérieux ! Quoique ?!
Turlututu : Tu triches !Mais tu n'ai pas au bout de tes surprises !
Je te rappelle que je vais prendre ta petite dernière en apprentissage !

Charles Magnet a dit…

"en tite culotte"...
fort bien.. je dirais.. fort bien.. c'est un début prometteur