jeudi 19 novembre 2009

la porte des deux mondes



Le sort en est jeté ! Faut plutôt être tordu pour venir gravé dans la roche une telle citation… Je me demande combien de pèlerin ont eu l’occasion de la voir celle-là. Message de bienvenue ? Avertissement ? Je pencherais volontiers pour le second. Je laisse courir mes doigts sur la gravure, profonde, régulière, glacée. Un vrai boulot de pro ou de sorcier. J’aurai préféré un panneau de bienvenue : « Le pic du Diable vous accueille pour le meilleur comme pour le pire. A vous de juger ».

- Au Pic du Diable, c’est dans le coin : les parole de Philibert me résonnent encore à mes oreilles ! Ben j’y suis au Pic du Diable, mieux que ça même SUR le pic du diable ! Le vent me hurle toujours dans les oreilles, et il n’est pas du genre sympathique, s’il pouvait je crois bien qu’il me clouerait à terre. Et ces environs là sont plutôt du genre vaste, je culmine le paysage de plus de 1 500 mètres d’altitude.

J’ai beau écarquillée les yeux dans tous les sens, je ne vois rien d’autre que le paysage désolé de ces montagnes enneigées. Je sors de mon sac à dos, les fameux papiers de Philibert, il doit bien y avoir quelque chose sur le pic du Diable… un coup de vent éparpille les feuillets qui s’envolent dans un bel élan. J’en rattrape la plupart, mais un se sauve en catimini au dessus du vide.

- Merde, j’espère que c’était pas le plus important…

- ….portant : me répond l’écho.

Au milieu de ce fatras, je trouve un mot sur une porte qui s’ouvre sur un autre monde, une incantation à ajouter, et le tour est joué. J’ai fait trois fois le tour du pic, je n’ai rien vu, ni porte, ni grotte. Hormis, des pierres, des rochers, une herbe folle. Et je me vois mal appuyer sur chaque pierre ou rocher pour voir s’il y a un mécanisme d‘ouverture… Bon autant s’en remettre à la magie.

-Vérité des mondes, qu’apparaisse dans l’ombre

la porte des éléments, qu’elle s’ouvre sans tourment

Pour me faire entrer, dans l’antre des oubliés.

Murmure de mots anciens … Un grand calme résonne, plus de vent. Plus de hurlement. Je refais un tour pour voir s’il y a eu changement. Malgré moi, je suis surprise…À côté du Pic, soudain apparait une sorte de grotte, fermé par une lourde porte. Non pas que je doute de la magie des mots, mais ça me surprend à chaque fois. La porte est en bois, elle est usée, patinée par le temps, les intempéries semblent avoir eu le dessus sur elle. Fermée ! J’ai beau vouloir la secouer dans tous les sens, m’arque bouter sur elle, elle ne bouge pas d’un millimètre. Rien n’y fait. Son usure n’est que semblant. Pas de poignée, de serrure. Encore un dilemme ! Je jette un coup œil entre les planches disjointes. Je ne vois rien, l’obscurité derrière est telle, que je ne distingue que dalle de ce qui pourrait m’attendre. Une idée à la con me traverse l’esprit.

- Sésame ! Ouvre toi !

J’éclate de rire, l’écho en profite pour s’en emparer et faire résonner mon rire dans les montagnes. Brrr : ça devient sinistre au fur et à mesure que cela se répète.

Je pourrais prendre de l’élan pour me jeter contre cette foutue porte, mais hormis y laisser mon épaule, je sais pertinemment que cela ne servirait à rien. Je farfouille dans les papiers de Philibert. Dans l’obscurité du sac, mon médaillon se met à flamboyer, je le saisis et le sors à la lumière. Mes yeux se posent sur la porte, dans une pierre, un rond se forme. Trop facile ! Pile poil la forme du médaillon. Pas le temps de réfléchir, mes gestes se font plus vite que mes pensées, en un clic, le médaillon est posé. Une aura bleue-verte se forme sur la porte, une odeur de souffre m’emprisonne le nez, et me fait monter les larmes aux yeux. Dans un grincement de gonds, la porte s’entrouvre doucement pour finir par s’ouvrir vivement dans un claquement. Le sol en vibre, des pierres se détachent du fronton, des lézardes apparaissent sur le sol. Deux choses l’une, ou je me jette dans la gueule du diable, ou je trépasse dans une éboulement sans précédent du Pic. La raison emporte l’esprit, je saute a pieds joints dans l’antre obscure qui me tend les bras.

8 commentaires:

Dame Sco' a dit…

Ah bein voilà c'est toujours aux femmes de se démerder toutes seules dans ce genre de guêpier !

Maia Luna a dit…

je ne te le fais pas dire. Sur quoi je vais encore tomber !!!

Charles Magnet a dit…

c'est le déficit abyssal de la France.. attention c'est dangereux.... :)

Anonyme a dit…

bon alors si je comprends bien tu es toute seule, encore une fois!!!! à affronter l'obscurité de la grotte!!! fait gaffe aux ours c'est la saison!!!! et le loup dans tout ça !!! il cuve le beaujolais!!!!!! Nicole

Rackham Le Rouge a dit…

Suce-pince insoutenable !

La porte des deux mondes, j'ai bien connu une fille qui...hum...^^

J'attend la suite alors, Maia !
Besos...

Turlututu a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Turlututu a dit…

Euh ! T'as pris tes allumettes pour y voir claire dans le bordel ?

Bling Bling, le bruit raisonne derrière la porte, et c'est Philibert avec ses bouteilles dans le brouillard !

Soit pas trop longue... car avec ce froid, j'vais toutes les boires

Tient, qui n'en veut avec moi de la Jurancienne ?

Anonyme a dit…

Et alors... et alors ?

C'est vraiment très gentil d'être passée chez moi,Maïa, je suis touchée.