dimanche 29 novembre 2009

La marque de Maia

Au fur et mesure que je m’éloignais dans le passage souterrain, je n’en finissais plus de me poser des questions sur le mystérieux personnage que j’avais rencontré. Je ressentis une furieuse envie de me gratouiller le bas du dos. Je passais ma main dessus et en eu un soulagement certain.

Le gratouillement repris de plus belle. Mais c’est pas possible, j’ai choppé des puces ou quoi ? Je finis par poser tout mon barda par terre, pour m’ôter mes oripeaux et voir de plus près ce qui me démangeait. A force de contorsions, je réussies à découvrir ce qui me chatouillait gentiment….

14 ans plus tôt…

- Maïa ! Il est temps pour toi, d’avoir les marques de notre appartenance, il faut que tu le fasses sans tarder.

- Oui, je sais… Mais on peut pas faire autrement c’est sur ?

- Non, il faut en passer par là, tu le sais, tu as crée ta marque, donc on y va…

Je me retrouvais dans une cave aux murs de pierre et arcades coutées, ou quelques chandeliers faisaient une lumière tremblotante. Des ombre mouvantes parcouraient le sol et le plafond. Sur une grande table monastère, des coupelles remplies de pigments de couleur, tout un tas d’ustensiles qui me parurent plus barbares les uns que les autres. Il fallut me pousser pour que j’approche de la table. Un grand type style viking apparut comme par enchantement. Je jetais un coup d’œil sur ses mains… heu devrais-je dire plutôt paluches ? Battoirs ? Je suis sur que d’une main, il me couvrait la moitié du dos !

- ça y est, elle est prête ? Donne moi ton modèle Maïa, et installe toi.

Je lui tendis mon dessin d’un geste tremblant, cherchant du regard le moindre échappatoire...en vain ! D’un geste ferme, mon viking me posa la paluche sur l’épaule et me fit assoir de force sur le tabouret face à la table.

- Vaudrait mieux que tu ôtes ton pull, sinon c’est moi qui le fais, et je vais pas être des plus doux, j’ai pas de temps à perdre !

Sous l’emprise de son ton autoritaire, je restais coite et obéissante, je ne voulais surtout pas le provoquer…histoire de risquer une taloche qui m’assommerait sans coup férir. Du coin de l’œil (inquiet le coup d’œil), je le vis préparer un instrument barbare qui se mit à faire un vrombissement de tous les diables. Il y ajouta le pigment noir.

- t’es sûre que tu le veux dans le bas du dos ? T’es pas épaisse ma fille, tu vas morfler grave !

- Heu.. O..ui. Je ne veux pas qu’on la voit. Seuls quelques privilégiés la découvriront.

- Hum à ta guise ! Respire profondément et serres les dents. Et surtout ne gigote pas !

- mmm mmmm…

Pour serrer les dents, je les serres, et tout ce que j’ai à serrer d’ailleurs. Le vrombissement se rapproche de moi, je sens une main glacée qui se pose sur mon dos et malgré moi fais un sursaut.

- Bouge pas, j’te dis !

Et c’est parti… au début, hormis un grattement, je ne ressens rien, je suis rassurée… Trop forte la fille !! puis la douleur s’installe et irradie dans tout le bas du dos.

On dit que les grandes douleurs sont muettes !! Heu oui certainement celles de l’âme, parce que celle là de douleur, je l’ai HURLEE !! Cette histoire a durée quatre heures, durant lesquelles j’ai appelée ma mère, mes amis, au secours ! Tout ça pour la marque du clan au creux des reins.

Une pensée pour les tribus qui se font encore tatouer à l’ancienne, dents de requin ou aiguilles dans le bouchon. Et dire que les Maoris en font sur tout le corps. Ils sont dingues.

Moi qui est une sainte horreur des aiguilles, que dis-je une trouille bleue de tout ce qui se pique dans la peau, je me suis fais tatouée. IMPENSABLE ! Mais je l’avais fait. En couleur de mieux ! Ouaiiiis. Je l’avais au moins pour toute la vie ! Ben non, au bout de 3 ans, les jolies couleurs se sont envolées.

- t’as la peau acide Cocotte ! Tu me bouffes les pigments, faut tout refaire. Z’êtes chiantes les sorcières avec ça !

Et c’est reparti… douleurs.. Pleurs…couleurs…

En repassant ma main sur mon tatouage, la petite fée qui y est installée, se mit à frémir et à battre des ailes. Elle semblait se réveiller d’un long sommeil. J’étais interloquée…

- Ha non ! J’en ai pas chiée comme une malade pour que tu te fasses la belle, tout ça parce que tu as des copines dans le coin ! Je ne t’ai pas créer pour que tu te sauves, mais pour que tu me protèges. Tiens toi le pour dit !

Le chatouillis cessa instantanément. Elle se replaça, un dernier regard et se rendormit.

7 commentaires:

Dame Sco' a dit…

Si même les tatouages veulent se faire la malle, où va-t-on ?!

Turlututu a dit…

voilà que les dessins se mettent à danser...
Et qui va danser bientôt ? Humm !

Rackham Le Rouge a dit…

Jolie marque, Maia !
Tu l'as tatouée, où ?

La fesse gauche ? ^^

Le récit prend corps si j'ose dire, vive la suite !
Besos, Jack

Ysa a dit…

Jack, dans le bas du dos elle a dit !!! pourquoi tout de suite la fesse ? dans le bas du dos c'est plus sexy !!!
j'aime bien l'image de la petite fée qui veut se faire la belle, tu as une sacrée imagination Maia.... comme dans les contes de fées....

Maia Luna a dit…

Oui Ysa...c'est bien ça dans le bas du dos !
Jack... sur la fesse je suis estampillée sorcière pour votre plaisir...de lire !
Sco... J'ai le plaisir dans mon monde de magie de pouvoir faire n'importe quoi!!!héhéhé et je m'en prive pas.
Turlututu... Pour qui la prochaine danse ? on va bien voir !

charles a dit…

un bien joli tatouage.. longtemps secret...

Colombine a dit…

Et quand la fée fait sonner ses clochettes, ça grattouille.... C'est mignon !!